"Le réservoir était vide", Franck Haise a envisagé d'interrompre sa carrière l’an passé à Lens

La charge de travail était devenue trop encombrante. Au point d’envisager de tout arrêter. Dans une interview accordée à L’Equipe, Franck Haise révèle avoir traversé une période difficile l’an passé, alors qu’il cumulait les postes d’entraîneur et de manager général au RC Lens. Une double casquette qui a lessivé l’ancien patron des Sang et Or, dans des proportions qu’il n’avait pas imaginées. Entre la gestion du mercato, l’enchaînement des matchs, les affaires courantes, les comités de direction ou les obligations médiatiques, le natif de Seine-Maritime s’est retrouvé la tête sous l’eau.
"Vous cumulez tout ça et vous ne coupez jamais psychologiquement", rembobine l’actuel coach de Nice. "Vous faites des nuits de plus en plus compliquées, vous sentez que vous n’avez pas bien récupéré et que, quand vous vous levez le matin, l’énergie que vous avez, ce n’est pas celle que vous avez habituellement (…) Le réservoir, il était à moitié vide. J’ai essayé d’intervenir là où je le pensais utile. Mais je n’allais pas sur tous les fronts."
"J’ai su qu’il fallait prendre une décision"
En maque de repos, Franck Haise explique avoir alors était "plus chiant" et plus irritable dans sa sphère privée. Il en a notamment parlé avec le préparateur mental du RC Lens. "Je faisais beaucoup moins de balades, beaucoup moins de reconnexions à la nature, je zappais même le yoga, alors que ça me faisait du bien", se rappelle le technicien de 53 ans, qui travaillait à l’époque sur le projet d’un livre (mis en stand-by depuis). "Entre décembre et début janvier, j’ai su qu’il fallait prendre une décision. Parce que je suis arrivé en vacances vraiment fatigué."
Une sérieuse blessure au quadriceps lors d’une chute anodine en randonnée, puis sa réaction excessive après son exclusion contre Monaco en Coupe de France l’ont convaincu de réduire la voilure. Haise a alors choisi de renoncer à son job de manager général, entamé en octobre 2022, pour se consacrer uniquement à ses activités d’entraîneur. Un choix visiblement salvateur: "Ça me faisait gagner 20% de temps et de charge mentale. Ça a été direct une reprise d’énergie. Je me suis dit là, j’ai fait le bon choix".