RMC Sport

Le retour d'enfer d'Aliadière

Crédit : fclweb.fr

Crédit : fclweb.fr - -

Après une saison blanche, Jérémie Aliadière est arrivé libre cet été à Lorient. A 28 ans, cet attaquant à la trajectoire singulière n'a jamais été verni. Mais chez les Merlus, il a retrouvé le sourire. Et le chemin des filets.

« Chaque semaine, je dresse des éloges de Jérémy. Je vais arrêter sinon on va nous le piquer ! » Christian Gourcuff ne manie pas souvent l’humour en conférence de presse. Mais après un doublé de son attaquant, Jérémie Aliadière, samedi contre Saint-Etienne (3-0), l’entraîneur de Lorient était d’humeur taquine. Et il n’a finalement pas résisté aux compliments : « Jérémie est un vrai footballeur, il a le sens du jeu collectif et de belles années devant lui !»
Ça tombe bien, l’intéressé a envie de rattraper le temps perdu. L’ancien avant-centre prometteur d’Arsenal (il est arrivé à Londres à 18 ans) n’a jamais confirmé son potentiel outre-Manche où il a fait toute sa carrière. La faute à une série de pépins physiques impressionnante : « Jeune, mon corps ne supportait peut-être pas la charge de travail, analyse-t-il. J’ai des regrets d’avoir eu autant de blessures mais aussi de la malchance. » Pour s’en convaincre, un petit flash-back s’impose.
Il y a un an, alors qu’il est sur le point de s’engager avec West Ham, Aliadière est victime d’une rupture des ligaments croisés.

« Quelques regrets de commencer à s'épanouir à 28 ans »

Le malheureux « frenchy » avait déjà passé la traditionnelle visite médicale et effectuait alors l’un de ses tous premiers entraînements avec le club londonien. « West Ham n’a pas voulu me faire signer et j’ai dû me débrouiller tout seul », se souvient-il. Conséquence ? Une année blanche au cours de laquelle il sollicite Arsenal, son ancien club, pour s’entretenir physiquement. « Je me suis entraîné pendant quatre mois avec Arsenal, poursuit Aliadière. Ne pas jouer pendant un an a été très dur. Mais ça m’a peut-être aussi fait du bien. Cela m’a donné envie de revenir et de prouver que j’ai le niveau. »
C’est lorsqu’il côtoie finalement pour « du beurre », Nasri et Fabregas, que Christian Gourcuff appelle Arsène Wenger. « Le coach lui a dit du bien de moi, qu’il me sentait bien aux entraînements, explique l’attaquant des Merlus. L’intérêt de Lorient est parti de là. » Arrivé libre en Bretagne cet été, l’attaquant « tout neuf » a trouvé le terrain idéal pour s’éclater. Enfin. « C’est une équipe qui joue très bien au ballon. C’était parfait. » Mais n’est-ce pas trop tard ? « Les blessures, ce sont les aléas d’une carrière, dit-il avec philosophie. Je ne regrette pas mes choix, même si cela donne quelques regrets de commencer à s’épanouir à 28 ans. »