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Le vilain tour de Gomis

Bafétimbi Gomis

Bafétimbi Gomis - -

Malmené en début de match par des Stéphanois euphoriques, Lyon a pu compter sur Bafétimbi Gomis pour renverser la vapeur (4-1). L’OL, à égalité de points avec le PSG, renoue avec le succès en Ligue 1 et pointe désormais à quatre longueurs du leader lillois.

Saint-Etienne ne revivra pas les sensations de la saison 1981-82. La dernière où les Foréziens avaient remporté leurs deux derbies face à l’OL. Titulaire dimanche soir, Dimitri Payet n’aura pas eu, non plus, l’occasion de marquer le choc de son empreinte, comme cela avait été le cas à l’aller (1-0). A défaut d’un coup franc direct, l’international pensait bien avoir gagné sa rédemption, après son bras de fer hivernal pour rejoindre le PSG, en trouvant la tête de Carlos Bocanegra (13e). Mais le show du milieu international s’arrêtera là. Car le véritable héros du 101e derby entre Lyon et Saint-Etienne se nomme Bafétimbi Gomis. Un des anciens chouchous de Geoffroy-Guichard.

« Tous les joueurs, comme Bafé, bien sûr, sont à féliciter », reconnaîtra Claude Puel à l’issue de la rencontre. Gomis un peu plus que les autres quand même. (Re)mettre l’Ol sur les bons rails, l’intéressé en a fait une de ses habitudes ces derniers mois. Cela avait été le cas l’année dernière à Lens (victoire 3-1), devant Paris (2-2), à Toulouse (2-0) et, cette année, contre Lorient (3-0). « Les joueurs ont fait preuve de beaucoup de caractère. Il y avait une grosse envie de leur part de faire un résultat ici. » Et qui mieux que l’ancienne Panthère pour symboliser cet état d’esprit revanchard ? L’homme n’avait pas hésité à dire « merci » aux Stéphanois suite à la défaite enregistrée à l’aller. Dimanche, l’intéressé leur rendait la monnaie de leur pièce en crucifiant Janot dans la surface, suite à un corner mal repoussé par la défense stéphanoise (28e). Gomis buteur sur son ancienne pelouse ? Une habitude pour le Lyonnais, déjà décisif la saison dernière dans le Forez (0-1).

Sous les yeux de Mourinho

Décisif oui, car après son but, le match change de physionomie. La neuvième réalisation en Ligue 1 de Gomis désinhibe les siens. Ces derniers en remettent une couche, toujours sur corner et avec la complicité de Bayal Sall (40e, csc) cette fois. Saint-Etienne sombre. Payet trouve bien la tête de Rivière (53e). Sako fait bien chauffer les gants de Lloris (51e). Le portier lyonnais sort même le grand jeu devant Batlles (75e). Mais rien n’y fait. Lyon a déjà tué le suspense de la rencontre quelques instants plus tôt par Bastos (69e).

Et Gomis dans tout ça ? Le détonateur des Gones a déjà pris place sur le banc, remplacé sur le pré par Delgado. C’est avec le sentiment du devoir accompli qu’il savoure le quatrième but lyonnais, inscrit en fin de match par Briand (91e). Lui, qui affirmait il y a quelques jours à peine « ne pas pouvoir résoudre le problème tout seul », a pourtant grandement simplifié la vie des siens. Présent en tribunes, José Mourinho ne dira sûrement pas le contraire. Le guide du Real Madrid n’a pas manqué une miette de la partition de Gomis. Sûr qu’il planchera sur le cas de l’international tricolore avant le choc entre les deux formations, dans dix jours, en huitième de finale aller de la Ligue des Champions. Car si l’OL pointe désormais à quatre longueurs – avec un match en plus – du leader lillois, il le doit à son ancien… stéphanois. Qui a démontré, si cela était nécessaire, que Geoffroy-Guichard reste bien l’un de ses jardins favoris.

A.D avec E.J