Legrand : « Pas la peine d’être en démocratie »

Sept clubs (PSG, OM, Lille, Bordeaux, Montpellier, Lorient, Caen) contestent l’accord entre la LFP et Monaco. Une situation qui exaspère le président de Valenciennes, Jean-Raymond Legrand.

Jean-Raymond Legrand, sept présidents de clubs contestent l'accord entre la LFP et Monaco. Vous, en tant que président de Valenciennes et membre du conseil d'administration de la Ligue, qu'en pensez-vous ?

Je pense que ce n’est pas la peine d’être en démocratie et de voter. Nous avons un conseil d’administration qui a voté, qui a fait ce qu’il fallait, qui a accepté et finalement, on fait marche arrière. Moi, je pense qu’il faut arrêter de taper toujours sur les mêmes. Qui va nous permettre d’augmenter nos droits TV ? Monaco. Quel est le club star aujourd’hui à part le PSG ? Malheureusement pour le football français, c’est Monaco. Qui risque de tirer le football français vers le haut ? Paris et Monaco. Aujourd’hui, on fait du spectacle grâce à ces deux clubs-là, donc laissons-les travailler, laissons-les faire.

Vous ne comprenez pas la décision de vos confrères ?

Ce ne sont pas les 40 présidents de Ligue 1 et Ligue 2, il n’y a que sept signataires. Il ne faut pas oublier qu’on a accepté les 50 millions d’euros (sur deux ans), qui venaient compenser une grande partie de la baisse des droits TV. Mais aujourd’hui, les droits TV vont augmenter grâce à Monaco. Il y a des discordances, mais ça fait 80 ans que Monaco est dans le football français. Quand on regarde le match Monaco-PSG, on sait qu’il a été diffusé dans 200 pays. C’est quand même exceptionnel et c’est dramatique de voir qu’on attaque toujours les mêmes clubs. Après, je ne suis pas forcément à 100% pour Monaco, mais je suis surtout à 100% pour la démocratie. Quand je vois qu’il y a eu 16 voix pour et 5 voix contre, et que l’on remet en question ce vote, à quoi ça sert d’avoir un conseil d’administration ? A rien du tout puisqu’à chaque fois qu’on décide quelque chose, on vient nous casser et dire que le vote ne sert à rien.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Je pense que le président Thiriez va organiser une réunion rapidement. Ça a été voté par le bureau et ensuite par le conseil d’administration, qui a demandé à Frédéric Thiriez de faire cette négociation et de signer ce protocole. Aujourd’hui, il y a sept présidents qui ont fait machine arrière, mais le plus gros souci, c’est la répartition de 25 millions par an. Il y aura une bagarre réelle entre présidents puisqu’on va devoir se répartir 25 millions entre 19 clubs de Ligue 1 et les clubs de Ligue 2. A nous de travailler là-dessus.

On vous sent agacé...

Oui, parce qu’on a laissé faire. Il fallait se manifester ce jour-là, dire qu’on n’était pas d’accord. Arrêtons de dire quelque chose, de faire quelque chose et puis de faire machine arrière.

Cet accord vous allait...

Oui, il m’allait parce qu’on récupérait 25 millions cette année et l’année prochaine, alors qu’on a baissé nos droits TV de 40 millions. Il nous manquait donc 15 millions. Mais grâce aux diffusions, grâce à Monaco et d’autres clubs qui montent, on redonnera une belle image au football français.

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Propos recueillis par Mohamed Bouhafsi