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Leonardo énerve la L1

René Girard

René Girard - -

Les déclarations du directeur sportif du PSG sur le manque de travail dans le football français ont provoqué de vives réactions. Notamment à Montpellier et Lyon, qui invitent le Brésilien à se mettre à leur place.

Sur le terrain, Leonardo ne taclait que très rarement, préférant se consacrer aux tâches plus « élégantes ». En attaquant de façon virulente les méthodes de préparation et d’entraînement en vigueur dans les clubs de Ligue 1, le directeur sportif du PSG s’est mis à dos les autres acteurs du football français. « Qu’il aille travailler avec les budgets de Lorient, Montpellier, répond très sèchement René Girard, l’entraîneur du concurrent aux Parisiens pour le titre de champion de France. Que va-t-il dire ? C’est facile d’arriver, de faire le cake (sic) quand il n’y a qu’à tirer sur la manette. »

Dans ce débat ouvert par Leonardo, la Ligue 1 joue l’argument du souvenir d’une période encore très récente. Avant l’arrivée des Qataris, le PSG n’avait pas saisi jusque-là l’opportunité de gonfler son staff technique, d’ajouter des préparateurs physiques et du personnel pour ramasser les ballons à l’entraînement. « On dit que l’argent ne fait pas tout, explique Rémi Garde. Mais l’argent permet de développer un secteur médical, un secteur de recrutement, d’avoir 12 terrains, une bulle chauffée en dix minutes quand les terrains sont gelés… Ça permet de mieux se préparer. »

Girard : « On n’a pas de leçon à recevoir »

Mais faute de pouvoir dépenser sans compter, les 19 autres clubs de Ligue 1 ne s’autorisent pas à révolutionner leur approche. « Ça ne me choque pas non plus que ça ait été dit par Leonardo, reconnait l’entraîneur lyonnais. Le constat, on l’a. Moi, je dis que quand on a un peu plus de moyens, effectivement, on peut individualiser encore plus le travail des joueurs. Et se permettre des choses qui dans la majorité des autres clubs, surtout en ce moment avec la situation économique, ne sont pas forcément possibles. »

Pour Rémi Garde, « il y a des entraîneurs qui travaillent bien et font autre chose que des ‘toros’ et des tirs au but », les deux exercices que Leonardo semble avoir établi comme les seules préoccupations du football français dans des propos parus dans l’Equipe ce vendredi. « Il y a beaucoup d’entraîneurs qui font des huis clos donc on ne sait pas tout ! » sourit-il. René Girard, souvent à fleur de peau, prend lui les critiques de Leonardo avec beaucoup moins de légèreté. « On n’a pas de leçon à recevoir, renchérit-il. Si le football français ne lui plait pas, d’autres peuvent l’attendre. » Montpelliérains et Parisiens ne sont décidément pas du même monde.

Laurent Picat (avec E.J. et J.L.)