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Leonardo : « S’il y a des opportunités… »

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Le directeur sportif du PSG fait le point sur l’intersaison agitée de son nouveau club. Malgré les 83,2 millions déjà dépensés, il confirme que Paris reste à l’affût sur le marché des transferts. Et balaie tous les sujets autour du club de la capitale.

Leonardo, quels sont les objectifs du PSG cette saison ?

Être en Ligue des champions l’année prochaine. Ce n’est pas vital. Mais c’est vraiment important. Notamment au niveau des recettes. Avec la Ligue des champions, on gagne plus d’argent. Et puis les grands joueurs sont plus intéressés pour venir. Ça conditionne beaucoup de choses. 

Combien de temps faudra-t-il pour que l’équipe soit compétitive ?

Le temps est obligatoire. La prudence aussi. Mais pas trop. On doit assumer nos responsabilités. On reste prudents parce qu’on sait qu’on a besoin de temps. Beaucoup de joueurs viennent d’arriver. Certains sont encore à l’hôtel. Mais ce n’est pas une excuse. Là, on va à Rennes (samedi, deuxième journée de L1, ndlr). Et comme pour tous les matches, on y va pour chercher la victoire.

Le recrutement du club est-il terminé pour cet été ?

Normalement, oui. Mais le marché est toujours ouvert. Il peut toujours y avoir des opportunités. Si c’est le cas, on peut faire quelque chose. On pense au futur du club, pas seulement à cette saison. C’est pour ça qu’on a pris principalement des jeunes. Il y a des joueurs qui peuvent aussi partir. Si c’est le cas, on sera presque obligé de prendre quelqu’un d’autre.

« Au moins 200 millions pour gagner la Ligue des champions »

Pensez-vous réellement que Paris peut gagner la Ligue des champions dans les prochaines années ?

Aujourd’hui, ça reste un rêve. Mais sincèrement, je ne crois pas que ça soit aussi difficile. Si on regarde toutes les équipes qui l’ont gagnée, elles ont toujours eu deux ou trois grands joueurs. Les autres avaient la mentalité de gagner. Il ne faut pas seulement avoir onze stars. Il faut avoir une équipe solide mentalement, être capables de gagner même quand on ne joue pas bien. Et cette mentalité, c’est le plus difficile à créer et à maintenir. Sans compter que pour gagner la Ligue des champions aujourd’hui, il faut avoir un budget d’au moins 200 millions d’euros. L’idée, c’est de créer une structure équilibrée afin de pérenniser le club parmi les meilleurs.

Javier Pastore vaut-il vraiment 43 millions d’euros ?

Sur ce dossier, on a eu la concurrence de sept ou huit grosses équipes européennes. Si on avait attendu, on ne l’aurait pas pris. Parce que certains attendaient la fin du mercato pour faire baisser le prix. On a payé parce qu’on s’imagine qu’il peut devenir une star. C’est quelque chose de difficile à mesurer. Ça vaut combien ? Aujourd’hui, il y a une nouvelle concurrence, notamment avec les Russes. Peut-être qu’Eto’o va les rejoindre. Ils étaient aussi sur Pastore. C’est un marché nouveau. On dit : « c’est trop cher ». Alors quoi, on ne le prend pas ? Il faut savoir prendre des risques pour faire quelque chose de qualité.

En cas de mauvais résultats, Antoine Kombouaré pourrait-il rapidement être remplacé ?

Antoine fait partie du projet. Il connaît le club, il a du vécu. Est-ce qu’on va le changer s’il perd ? C’est le monde entier qui fonctionne comme ça ! Mais on ne pense pas à ça. On pense à notre projet. Nasser (Al Khelaifi, le représentant de Qatar Sports Investments, ndlr) a tout de suite parlé de long terme. Pour faire des choses, on a besoin de temps. L’idéal, c’est de rendre le PSG vraiment compétitif en France et en Europe. Avec Antoine, on se parle presque tous les jours. On a une relation tout à fait normale.

Claude Makelele va-t-il prochainement intégrer l’organigramme du club ?

On va discuter. Même si avec Claude, on n’a pas besoin de trop parler parce qu’il vient de faire trois ans au club. C’est quelqu’un qui est content de faire quelque chose avec nous. Il faut voir ce qu’il veut exactement. On a déjà commencé à parler ensemble. Mais on n’a pas encore choisi quelque chose. 

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« Leo » soigne sa communication|||

Dans un premier temps, il devait s’agir dans un entretien informel. Le PSG avait convoqué une poignée de medias pour un entretien avec Leonardo dans un salon du Parc des Princes. C’était le souhait du Brésilien. Mais face à l’afflux de demandes, le club de la capitale s’est résolu à ouvrir un peu plus les portes. Résultat, une bonne trentaine de journalistes, dont plusieurs télévisions étrangères (Rai, TV Globo, Al-Jazeera), ont pris place autour des canapés cosys du « Carré »,  le coin VIP du stade parisien. Leonardo est arrivé vers 15 heures. Souriant et détendu, le directeur sportif du PSG a pris le temps de serrer la main à tout le monde. Avant de s’étonner du nombre de journalistes présents. Une fois précisé qu’il ne s’exprimerait pas beaucoup cette saison, sachant qu’il n’est pas l’entraîneur de l’équipe, « Leo », veste noire, jean et chemise blanche entrouverte, a répondu aux questions durant une bonne heure. Aux petits soins avec ses interlocuteurs, l’ex-coach de l’Inter Milan s’est interrompu à plusieurs reprises pour lancer à son auditoire : « Si vous êtes fatigués, vous me le dîtes ! » Une fois l’entretien terminé, l’ancien international auriverde a pris le temps de s’entretenir quelques minutes en privé avec la presse italienne. Histoire de marquer le coup auprès de ses anciens collaborateurs après son départ mouvementé de Lombardie. Soucieux de son image, le nouvel homme fort du PSG tient à sa réputation de gentleman. En Italie, il avait pris l’habitude d’enchaîner les conférences de presse sans accroc. A Paris, il n’aura pas à se soumettre à cet exercice. Sa parole se fera rare et ses interventions seront minutieusement calculées. Une situation idéale pour un fin communiquant comme Leonardo.

Propos recueillis par Loïc Briley