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Leroy : « On se méfie de nous »

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Rennes, quatrième et invaincu depuis treize matches, inspire le respect de ses adversaires. L’ancien parisien Jérôme Leroy juge ce changement de statut.

Jérôme Leroy, ce Rennes-PSG, est un bon test pour évaluer votre potentiel ?
Ça va être le premier match où on va s’attendre à des difficultés à domicile, parce que le PSG est à égalité de points avec nous. Les deux équipes sont sur une bonne série. Ils ont mis des cadres au repos en Uefa, ça veut bien dire qu’ils prennent ce match au sérieux. Les équipes viennent maintenant au stade de la Route de Lorient avec méfiance. Plus on avance, plus c’est difficile.

Personnellement, vous l’ancien Parisien, ça vous fait quelque chose d’affronter votre club formateur ?
Aucune différence. Je ne suis pas revanchard. Si j’en avais, ça voudrait dire que j’aurais eu des regrets.

Rennes aujourd’hui n’a pas de complexe à avoir…
Sur le papier, le PSG nous est supérieur. Ils ont plus d’expérience, nous on a peut-être plus de potentiel. On verra lequel des deux l’emportera. Quand on est une équipe qui a du potentiel, le danger est de jouer sans donner le maximum. Je préfère parfois avoir une équipe avec des bons cadres qui se dit qu’elle va y arriver dans les moments difficiles. Je suis assez mitigé.

Ressentez-vous une pression ?
A Rennes, il n’y a pas de pression. On n’est pas à Paris, à Marseille. Les exigences du club sont différentes. Si on n’arrive pas à atteindre les objectifs, le stade Rennais sera déçu, les gens aussi, mais il n’y aura pas mort d’hommes.

Les bons résultats n’entrainent pas plus d’attente ?
Les gens commencent à s’intéresser un peu plus au club. La saison dernière, on était dans une bonne passe mais c’est passé inaperçu. Cette année, c’est peut-être à cause des problèmes économiques, mais il y a quelque chose. On sent un engouement.

Vous qui avez passé cinq saisons au PSG, qu’est-ce qui fait la différence avec un club comme Rennes ?
L’avantage que j’ai c’est d’avoir été formé et d’avoir baigné dans la difficulté. Moi, je savais. Quand j’étais jeune, la pression c’est les cadres qui l’avaient. Quand on est la star d’un petit club et qu’on arrive dans un grand club, il faut faire le deuil de ce qu’on a fait de bien, et repartir de zéro. Ce n’est pas facile.

C’est difficile d’être joueur au PSG ?
Au PSG et à Marseille, oui. Quand on a des supporteurs fanatiques, vous savez ce que ça signifie fanatiques : quand ça gagne, ils sont prêts à tout donner, quand ça perd, ils sont prêts à faire n’importe quoi.

La rédaction - Pierre-Yves Leroux