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Les arbitres préparent le money time

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Réunis durant trois jours à Clairefontaine, les hommes en noir ont fait le point sur leur saison. Sereins, ils ont surtout préparé le sprint final durant lequel ils joueront un rôle majeur.

La scène a fait le tour des chaînes de télévisions. A Caen, dans les couloirs du stade Michel d’Ornano, Carlo Ancelotti, passablement énervé par les cartons distribués à l’encontre de ses joueurs (6 au total), veut échanger quelques mots avec l’arbitre, Alexandre Castro. Le délégué de la LFP l’en empêche. « J’ai le droit de parler », répète à plusieurs reprises le technicien du PSG, sur les nerfs. Cet incident sans aucune gravité témoigne néanmoins de la tension qui règne entre les acteurs de Ligue 1 et le corps arbitral. « Il y a des réactions épidermiques, reconnaît Bertrand Layec, manager des hommes en noir. Parfois je les accepte, parfois je les vomis. Plus que l’arbitrage, c’est l’image du football qui est écornée. »
C’est notamment afin d’éviter ce genre d’accrochage que 17 des 23 arbitres professionnels ont effectué de mercredi à vendredi un stage de trois jours à Clairefontaine. A neuf journées du terme de la saison, la pression des résultats fait du corps arbitral un acteur incontournable de cette fin de championnat : « L’enjeu est plus important, l’adrénaline monte un peu plus, remarque le jeune Benoît Millot (30 ans), qui vit sa première saison dans l’élite. La pression qui entoure les rencontres est plus importante aussi. » Son homologue, Clément Turpin, enchaîne : « Nous sommes prêts à aborder ce money-time. Joueurs, entraîneurs ou arbitres, on est tous dans le même bateau. La discussion et la porte de notre vestiaire sont toujours ouvertes… tant qu’on ne tombe pas dans la caricature.»

Layec : « Les réactions épidermiques, parfois je les accepte, parfois je les vomis »

Régulièrement raillés et pointés du doigt, les arbitres français ont aussi profité de ce dernier stage de la saison pour faire un bilan après 280 matches disputés. Résolument optimiste, Bertrand Layec évoque « une saison référence ». « Nous avons su protéger les acteurs, précise-t-il. On a multiplié par deux les sanctions disciplinaires radicales. Bien sûr, il y a encore des choses à améliorer mais on s’oriente vers une relation plus apaisée qu’à une certaine époque»
On lui fait remarquer que les arbitres français sont souvent reclassés des grandes compétitions internationales. Layec se défend : « Je laisse à Pierre, Paul, Jacques leurs réactions. Nous avons nos convictions et on sait où on va. L’arbitrage français est mal représenté ? C’est faux. Stéphane Lannoy vient d’arbitrer un 8e de finale et un quart de Ligue des champions. Il est représenté à l’Euro 2012. Que veut-on de plus ? Une finale tous les ans ? Mais il y a de la concurrence. » Une concurrence qui s’avère pourtant souvent impitoyable pour le corps arbitral français, aux abonnés absents lors du Mondial 2010.

Aurélien Brossier (avec R.P.)