Les clés du succès lyonnais

Rémi Garde - -
L’avènement de Garde
Sa nomination fait souffler un vent de fraîcheur sur Tola Vologe. Les sourires sont enfin de retour à l’OL. Autrefois verrouillée par Claude Puel, la maison rhodanienne a rouvert ses portes, loin de la paranoïa de ces dernières années. Les dirigeants du club ont décidé de repartir sur une base très lyonnaise. Le nom de Rémi Garde leur est venu naturellement. L’ancien capitaine de la montée en 1989, passé ensuite à la tête du centre de formation, connait toutes les arcanes du club. Malgré son manque d’expérience en tant qu’entraîneur, tout le monde lui fait confiance, du haut au bas de la pyramide. Très proche de ses hommes, Garde favorise le dialogue et la souplesse. Tout le contraire de son prédécesseur. « On ressent vraiment un changement de philosophie, savoure Ederson. Il y a plus d’enthousiasme et plus d’envie. Il y a vraiment de la joie. » Une ambiance détendue qui favorise l’épanouissement des joueurs.
Un jeu plus chatoyant
Le stade Gerland a souvent grondé la saison passée face à l’indigence du jeu proposé. Depuis la reprise, les supporters lyonnais ont repris goût au spectacle. Apôtre du beau geste, Garde s’évertue à ce que son équipe pratique un football de qualité. En misant sur des choses simples, des entraînements ludiques et des principes inamovibles. Dans son système, chacun sait ce qu’il à faire. Et tout le monde se sacrifie pour la cause générale. « C’est l’état d’esprit qui permet aux individualités de s’exprimer, résume le coach rhodanien. Il faut faire briller le collectif avant tout. » Une méthode gagnante, symbolisée par le retour en grâce de Michel Bastos, étincelant depuis son transfert avorté à la Juventus Turin. Après trois « années Puel » vierges de titres, le groupe lyonnais, très peu modifié à l’intersaison, a envie de prouver sa valeur. Et la revanche commence à faire des étincelles.
La confiance aux jeunes
C’est un choix d’avenir, dicté par un contexte économique difficile. Après des années de dépense, l’OL a décidé de puiser cet été dans son réservoir. Moins de 5 millions d’euros ont été déboursés pour attirer Bakary Koné, Mouhamadou Dabo et Gueida Fofana. Pour le reste, Garde compte sur les jeunes pousses du club. Portée par sa génération 1991, championne d’Europe des moins de 20 ans et demi-finaliste du dernier Mondial, la classe biberon de l’OL frappe à la porte. A l’image de Clément Grenier, titulaire face à l’Ajax (0-0) et l’OM (2-0) cette semaine. « Les jeunes sont tous internationaux. Ils ont beaucoup de qualité et en plus ce sont de bons mecs », assure Rémi Vercoutre, le portier remplaçant. Mais Garde n’entend pas bâtir une équipe de prodiges. Au contraire. L’entraîneur lyonnais compte d’abord s’appuyer sur ses joueurs d’expérience. En profitant d’un calendrier chargé pour offrir du temps de jeu à la bande d’Alexandre Lacazette.
La pression sur les autres
Avec son recrutement pharaonique, le PSG focalise toutes les attentions. Dans son sillage, l’OM, auteur d’un départ catastrophique et Lille, attendu en champion, font la une des journaux. Une situation qui laisse le champ libre à Lyon. Déchargé de toute pression, les Rhodaniens avancent masqués. Pour leur plus grand bonheur. Jean-Michel Aulas avait fixé comme seul objectif une qualification en Ligue des champions cet été. Mission accomplie en barrages face au Rubin Kazan. Depuis, Lyon joue libéré et enchaine les succès. Au point de se retrouver leader de L1 après six journées. En toute humilité. « La première place est anecdotique », glisse Hugo Lloris. En maitrisant ainsi sa communication, le nouvel OL s’avance, sans faire de bruit, comme un vrai prétendant au titre. Peut-être le plus dangereux.