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Les Olympiques s’y frottent

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Victoire primordiale au Vélodrome pour Marseille dans le choc de cette 18e journée de L1 face à Lyon (21h). Pour marquer des points, les esprits et, surtout, ne pas laisser filer un prétendant au titre.

Leurs destins se sont déjà croisés cette semaine. A deux jours du choc qui les oppose ce soir, les Olympiques ont découvert avec appétit le menu des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Manchester United, le Real Madrid, des rêves et des étoiles plein la tête. Mais les deux géants ne débarqueront en France pas avant deux mois. Une éternité pour l’OM et l’OL, qui n’ont pour l’instant qu’une seule idée en tête : ce match entre prétendants au titre, un joli cadeau de fin d’année qu’ils n’espèrent pas empoisonné.

Avec ses deux unités de retard sur Lyon, Marseille, devant son public, a moins le droit à l’erreur que Lyon. Après trois matches sans succès, les joueurs de Didier Deschamps ne surfent plus sur la bonne vague quand l’OL fonce à pleine vitesse dans le tube, invaincu depuis dix matches, série en cours.

Ceci étant, à presque mi-parcours, pas la peine de s’emballer : on ne connaîtra pas le nom du champion de France 2011 ce dimanche soir. L’entraîneur phocéen n’en fait pas même un tournant : « Non, c’est juste un match important car c’est une confrontation avec un adversaire direct. On se retrouve un peu plus qu’eux dans l’obligation de gagner chez nous. Mais le championnat est encore très long », concède le Basque. Lisandro Lopez confirme et ajoute : « Il restera beaucoup de points à gagner. Ce n’est pas un match décisif mais ça reste un choc. C’est important pour le moral de le gagner. »

Attaque aphone

L’attaquant lyonnais, quatre buts lors des trois derniers matches, est un symbole évident de la révolte des Gones après une entame de championnat indigne. Il sera à coup sûr un homme clé de la rencontre. Mais malgré les errances de Gignac, possible titulaire, et une attaque marseillaise aphone depuis trois matches (un seul but inscrit), ce sont bien les défenses qui ont agité les neurones des deux coaches. Des suspensions et des blessures en pagaille les ont poussés au bricolage. Rod Fanni, arrivé en milieu de semaine, devrait faire son baptême dans un Vélodrome surchauffé aux côtés d’Heinze dans l’axe. Diakhaté et Lovren de l’autre côté pallieront les forfaits de Cris et Toulalan. Des défenses fragiles qui pourraient aider à offrir un spectacle aussi sensationnel que celui offert il y a un peu plus d’un an à Gerland (5-5).

Quelles que soient les équipes de départ, ce choc des Olympiques prend chaque année un peu plus d’ampleur. En témoigne l’odeur de souffre digne d’un Clasico qui a plané dans la semaine, avec des échanges vifs entre présidents, suivis d’une réconciliation, José Anigo qui verrait bien Jean-Michel Aulas « sur des planches de théâtre » et Clément Turpin, le sifflet du match, tout autant sous pression que les joueurs. Tous les acteurs ont décrété que ce n’était pas un match décisif. Mais personne n’a dit qu’il n’était pas crucial non plus…

Silvère Beau