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Les vraies raisons d’un malaise

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Après la claque reçue à Lille (3-4), les Lyonnais tentent de faire front. Si Jean-Michel Aulas a ouvert le parapluie pour protéger son staff technique et ses joueurs, les tensions restent vives entre le groupe et le staff technique et médical.

Lundi après-midi, lors du conseil d’administration de l’OL, Claude Puel s’est attaché à analyser la situation explosive dans laquelle se trouve plongée son équipe. L’entraîneur général a dû expliquer notamment les raisons de la douloureuse gifle reçue à Lille, mais aussi la période délicate traversée par l’Olympique lyonnais, qui n’a récolté que six malheureux points lors de ses sept derniers matches de championnat. Il a soumis ses suggestions et ses solutions aux administrateurs du club.

Conforté par Jean-Michel Aulas, lors de l’assemblée générale d’OL Groupe qui s’était déroulée quelques heures auparavant, Claude Puel est regonflé après « avoir été très affecté » par la déroute de Villeneuve d’Ascq, selon les propres dires du président. Les deux hommes ont longuement discuté dans l’avion qui les ramenait à Lyon. Une chose est sûre : l’entraîneur n’est pas menacé. « Il n’y a pas l’ombre d’une réflexion dans ce sens-là, souligne Jean-Michel Aulas. Bordeaux a perdu à Lille sans qu’il y ait de drame. Il n’y aura pas de drame à Lyon. »

Pourtant, le malaise couve. La semaine dernière, Aly Cissokho a dit tout haut ce que tous les joueurs pensent tout bas. Sur le gril : Vincent Espié, le préparateur physique et le docteur Emmanuel Orhant, tous deux transfuges du Losc et imposés cette saison par Claude Puel. En gros, le groupe en a marre des séances sans ballon et sans plaisir. Vincent Espié, qui vient du ski alpin, aurait tendance à trop ramener sa science et ne serait pas pris très au sérieux par les joueurs. Ces derniers se plaignent ouvertement de ses séances trop lourdes qui ont ravagé leurs adducteurs.

Un n°8 et un arrière central au mercato

Plus grave, les joueurs auraient également du mal avec Emmanuel Orhant. Au cœur d’un psychodrame ce week-end, Aly Cissokho, qui était bien touché aux adducteurs avant Lille et qui a eu effectivement un accrochage avec Rémi Vercoutre après sa conférence de presse controversée, s’est plaint des méthodes de l’ancien doc lillois auprès de Claude Puel, ce qui a eu le don de mettre en rage ce dernier. Là aussi l’ancien joueur de Porto ne s’est fait que le porte-parole officieux du groupe. Toutes ces tensions, forcément, parasitent l’efficacité d’un groupe qui serait quelconque sans l’apport exceptionnel de Lisandro Lopez et d’Hugo Lloris.

Claude Puel reste en tout cas sous pression. Il a été le premier entraîneur à perdre le titre lyonnais acquis en 2002. Et la perspective d’une nouvelle saison blanche ne ravit pas vraiment son président et son influent conseiller Bernard Lacombe. Dans l’optique du mercato d’hiver, le staff lyonnais est déjà au travail. Dans le viseur : un n°8 pour donner du poids à l’entrejeu et sans doute un arrière central. « S’il faut recruter, on recrutera, confirme Jean-Michel Aulas. S’il faut en faire partir, on le fera aussi... » On appelle ça mettre la pression. Un exercice dans lequel le président lyonnais est un expert depuis longtemps…

M.A. avec E.J.