Ligue 1: le blues des arbitres français face aux critiques

"Nul n’est prophète en son pays". "Ce fameux adage", François Letexier en fait l'expérience tous les jours ou presque. À chaque sortie, les arbitres sont scrutés de près et les critiques peuvent parfois vite prendre le pas. "Le championnat domestique est un championnat de long terme. Ce sont des matchs toutes les semaines", rappelle l'arbitre de 35 ans à l'occasion des journées de l'arbitrage ce mardi.
"L'an dernier, j’en ai fait 16 en Ligue 1. Un seul s’est mal passé. Aujourd'hui, les gens ne retiennent que ce match-là. C'est là où j'ai fait parler dans la presse pendant une semaine. À chaque fois que je fais une prestation aboutie, il n’y a pas de ligne dans les médias. On juge toujours à charge l'arbitrage, c'est un fait, comme on juge toujours d'une manière générale dans la société. Sur pleins d'aspects, on a toujours un jugement plus négatif que positif. L'arbitrage n'échappe pas à la règle."
Letexier arbitre de la finale de l'Euro
Son collègue Jérôme Brisard n’en pense pas moins. "Pour échanger quasiment quotidiennement avec des arbitres étrangers, en Espagne, ils ont les plus mauvais, en Angleterre aussi et en France, de facto, on a les plus mauvais arbitres. On a la chance d’avoir une certaine régularité dans les désignations à l’international. L’UEFA et la FIFA nous font confiance à ce niveau-là."
La preuve, notamment cet été lors de l’Euro. Clément Turpin et son équipe ont officié lors du match d’ouverture entre l'Allemagne et l'Ecosse (5-1). À 35 ans, François Letexier est devenu le deuxième français à arbitrer une finale d’un Euro, à l'occasion d'Espagne-Angleterre. "Si on prend les chiffres, il y avait huit Français à l'Euro. Aucune autre nation ne peut se targuer de ce bilan", souligne Letexier. Une petite piqûre de rappel pour prouver que l'arbitrage français n'a rien à envier aux autres championnats européens.