Lorient : Bernard Casoni veut que ses joueurs "fassent péter l’adversaire"

Arrivé à Lorient en novembre dernier, Bernard Casoni n’a toujours pas réussi à régler les problèmes défensifs de son équipe. Pour l’ancien défenseur de l’OM, il faut absolument bousculer les habitudes et la philosophie du club breton. Quitte à mettre la semelle.

Sauver le club de la relégation. Telle est la mission que Bernard Casoni a accepté en arrivant à Lorient, en novembre dernier. Et pour y parvenir, le technicien de 55 ans veut bousculer les habitudes en place depuis des années chez les Merlus, ainsi que la philosophie joueuse, héritage des années Christian Gourcuff et Sylvain Ripoll. L’ancien stoppeur de l’OM souhaite avant que tout que sa défense, la plus mauvaise de L1 (46 buts encaissés en 22 matchs), devienne plus solide.

« On n’a jamais parlé défensif ici à Lorient, je pense »

 « Je fais ce constat : à Lorient, l’investissement défensif est moindre que l’investissement offensif, a-t-il déclaré ce jeudi, comme le rapporte Ouest-France. Pendant des années, ils (les joueurs, ndlr) ont entendu que l’on s’en sortait avec le jeu. Quand on est à Lorient, c’est le football, on joue au ballon. Il n’y a que ça. Que ça dans la bouche, que ça dans les têtes. Non ! Le football ce n’est pas ça. Le football, c’est quand tu as le ballon, mais aussi quand tu ne l’as pas. On n’a jamais parlé défensif ici à Lorient, je pense. Ce qui n’était pas une priorité, il faut que ça en devienne une. »

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« Attention, je ne parle pas de jouer à dix derrière et tout bétonner, mais plutôt des ingrédients à mettre pour bien défendre, poursuit le coach breton. C’est une priorité. De la même manière qu’une fois que l’on a récupéré le ballon, son utilisation devient une priorité. Quand on a le ballon, je n’empêche pas de jouer, au contraire ! D’ailleurs, on marque des buts. On sait faire. Cette culture du jeu, c’est bien, mais pas suffisant pour gagner des matchs. Il faut bien défendre aussi. Les grandes équipes, elles, elles allient les deux. Dans tous les sports, c’est la base. Si tu défends bien, tu attaqueras bien. »

« Tu prends la moitié l’adversaire, la moitié le ballon, et tu fais péter ! »

Histoire d’illustrer ses propos, Casoni a pris l’exemple du premier but encaissé par son équipe le week-end dernier, lors de la défaite à domicile face à Dijon (3-2) : « Un de nos joueurs fait un mauvais contrôle. Quand il va au duel pour le récupérer, il doit faire péter son adversaire ! Et non, il y va pour récupérer le ballon (sous-entendu, tranquillement, ndlr) et jouer. Mais quand tu es à 25 mètres, tu fais un mauvais contrôle, le ballon va sur l’adversaire, paf ! Tu prends la moitié l’adversaire, la moitié le ballon, et tu fais péter ! Et pour se replacer, c’est un sprint qu’il doit faire. »

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« On encaisse des buts sur coups de pied arrêtés parce qu’on recule, on a tellement peur de prendre un but, peste Casoni. Moi, si je suis dans un mur ou en train de défendre, je prie pour que le ballon me vienne dessus. Je préfère le prendre dans la tête que dans la lucarne. Ici, je suis sûr que les gars se disent : "pourvu que le ballon ne me vienne pas dessus !". C’est un état d’esprit et c’est à moi de sensibiliser les gars, de leur faire comprendre. Il est temps que ça rentre. » Vraiment temps, puisque Lorient occupe toujours la dernière place du championnat.

Alexandre Alain Journaliste RMC Sport