Lucho est-il encore indispensable ?

Lucho Gonzalez - -
A l’heure où l’OM est en quête de certitudes pour reconquérir la première place au classement de la L1, son supposé atout n°1 a la tête ailleurs. Comment lui en vouloir ? Dans la nuit du vendredi 18 mars, trois jours avant la réception du PSG, l’Argentin reçoit la traumatisante visite d’un commando de cambrioleurs armés à son domicile près d’Aix-en-Provence. Légitimement perturbé par l’épreuve, il ne sera pas de la victoire face au rival parisien (2-1) au Vélodrome. De quoi rendre saumâtre une saison au goût déjà amer. Pis : selon Le Parisien, son épouse, elle aussi présente lors de l’infraction, songerait d’ores et déjà à repartir vivre à Porto, où le couple possède une maison. Elle ne supporterait plus la peur qui l’étreint désormais chaque soir.
Et Lucho Gonzalez, le joueur, plus gros transfert de l’histoire de l’OM, dans tout ça ? Avant un départ qu’on annonce de plus en plus probable cet été vu les circonstances et ses critiques à peine voilées sur le fonctionnement du club, le bilan comptable 2010-2011 de l’Argentin est pour l’instant correct. Sept buts et trois passes décisives pour l’exercice en cours. Si l’OM pointe avant son déplacement à Lens dimanche à quatre points de Lille et peut encore espérer conserver son titre, « El Comandante » y est pour quelque chose. Mais le distributeur de caviars de la saison dernière (11 passes décisives) n’est plus aussi influent sur le jeu de son équipe. Depuis de longues semaines, bien avant l’agression… « C’est un joueur qui a besoin de mouvement devant lui et, surtout, que son équipe joue bien, juge l’ancien défenseur marseillais Eric Di Méco. Selon moi, ce n’est pas un leader. Il ne faut pas oublier que Lucho est un relayeur, pas un numéro dix. C’est le groupe qui va le tirer vers le haut. »
Face au PSG (2-1), son absence avait largement été compensée par le retour de Mathieu Valbuena, membre d’une ligne d’attaque des plus convaincantes aux côtés d’André Ayew, de Loïc Rémy et d’André-Pierre Gignac. Au point de conclure que l’OM joue mieux sans Lucho ? Le raccourci a provoqué le courroux de Didier Deschamps en conférence de presse. « Faire l’équipe, c’est mon boulot, pas le vôtre, a rétorqué sèchement le technicien olympien à un journaliste qui lui demandait s’il pensait reconduire le même quatuor offensif contre Lens. Et si vous me demandez si Lucho est éliminé, c’est clair et net. La réponse est non. »
Une planche de salut nommée Valbuena
Deschamps, on le sait, tient en haute estime le milieu argentin, qu’il avait réclamé à cor et à cri lors de son arrivée sur la Canebière en 2009. L’an passé, l’ancien joueur de Porto, après une première partie de saison compliquée par des blessures, avait su rebondir par la suite. La réciproque est moins vraie cette année. « Si on regarde ses performances depuis le début de la saison, on pourrait croire qu’il est moins indispensable, estime Di Méco. Mais il est important pour le groupe. Il rassure ses coéquipiers. Et puis il est l’un des meilleurs buteurs du club (ndlr, deuxième à égalité avec Rémy). Deschamps sait ce qu’il peut apporter dans un sprint final. »
A condition de retrouver le niveau de jeu qui était le sien à la même période lors de l’exercice précédent. Pour cela, Lucho devrait pouvoir profiter d’une planche de salut nommée Valbuena. « Mathieu avait été le dynamiteur de l’équipe la saison dernière. Quand il est là, Lucho a des solutions de passe et peut être plus présent devant le but. Son retour pourrait être un bienfait pour l’Argentin et pour l’OM dans le sprint final. » La troupe de Didier Deschamps, plus que jamais focalisée sur la défense de son titre, n’espère que ça.