Lucho, un « Comandante » à la dérive

Lucho Gonzalez - -
20 matches de Ligue 1 cette saison, cinq buts. Autant que Loïc Rémy. Plus qu’André-Pierre Gignac et Brandao, les deux attaquants axiaux de l’OM, trois buts à eux deux sur la scène hexagonale. Statistiquement, Lucho Gonzalez fait le boulot. « Il a de bonnes stats, confirme d’ailleurs Didier Deschamps. Et il peut donner de bons ballons sans que l’on marque derrière. » Mais l’Argentin est en deçà des prouesses réalisées l’année passée.
Si l’ancien guide de Porto a d’ores et déjà égalé son record de buts en L1, il a perdu le sens du caviar qui était le sien il y a encore quelques mois. Avec trois passes décisives, Lucho est loin des onze offrandes qui lui avaient donné le statut de meilleur pourvoyeur de ballons du championnat. Son influence dans le jeu de son équipe est d’ailleurs déclinante. Dimanche dernier, lors du triste nul obtenu par les siens à Monaco (0-0), « El Comandante » ne semblait rien commander du tout. « Il est fantomatique, lâchait en début de semaine l’ancien défenseur de l'OM Eric Di Meco. L’OM ne peut être champion qu'avec un Lucho au top. »
Si décisif dans l’obtention du titre l’année passée, l’Argentin aurait-il du mal à franchir la case confirmation ? L’intéressé semble aujourd’hui incapable d’apporter la fluidité et la mobilité nécessaire à l’animation offensive de son équipe. « N’oublions pas que la première partie de saison dernière, on avait vu un Lucho timide, convalescent après une blessure à Porto et qui s’était fait mal à l’épaule lors des matches de préparation, rappelle Rolland Courbis. Ce qui avait favorisé sa montée en puissance, c’était d’avoir les attaquants qui correspondaient à son jeu. »
Niang lui manque
Et pour le moment, ce n’est pas le cas. André-Pierre Gignac aime recevoir le ballon dans les pieds. Lucho Gonzalez, lui, est un adepte de la profondeur. Entre les deux hommes, la complicité technique est loin d’être évidente. A des années-lumière de celle qui unissait l’Argentin à Mamadou Niang. Et qui s’était révélée déterminante dans l’obtention du titre. « Gignac, Rémy et Ayew viennent d'arriver donc il y a des automatismes à recréer, reconnaît Didier Deschamps. C'est le secteur de jeu le plus difficile à travailler. »
Une complémentarité demande du temps. Un luxe que l’OM, à huit points du leader lillois, n’a pas. Alors pour réveiller son meneur de jeu, Deschamps va devoir repenser l’équilibre de son équipe. « Rémy pourrait être le buteur qui lui faut, souffle Courbis. Lucho doit impérativement trouver son complément idéal pour en faire son compère, voire son complice. Dans cette condition-là, on retrouvera le vrai Lucho. » Le temps presse.