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Luyindula, de l'ombre à la lumière

Peguy Luyindula a été l'un des grands bonshommes du Clasico face à l'OM. De bon augure pour la suite de la saison ?

Peguy Luyindula a été l'un des grands bonshommes du Clasico face à l'OM. De bon augure pour la suite de la saison ? - -

Plutôt en retrait depuis son arrivée au PSG en janvier 2007, l’ancien attaquant de Lyon est en train de changer de dimension. Au point de devenir indispensable aux yeux de son entraîneur Paul Le Guen ?

Depuis quelque temps, lorsque vous évoquez le Paris Saint-Germain, un nom est sur toutes les lèvres : celui de Guillaume Hoarau, bien évidemment. La longiligne recrue estivale du PSG est l’une des grosses satisfactions du début de saison de la formation francilienne et son doublé dimanche dernier face à l’Olympique de Marseille n’a fait qu’augmenter sa cote d’amour auprès des supporters parisiens.

Mais Hoarau n’est pas le seul à briller. Il y a celui que l’on attendait, Stéphane Sességnon. Il y a également celui que l’on n’attendait pas vraiment, Mamadou Sakho. Et puis il y a celui que l'on attendait plus depuis sa signature au mercato d'hiver en janvier 2007 : Peguy Luyindula.

OM : le maillot de Drogba trop grand pour lui

Sur la pelouse du Stade Vélodrome, l’ancien buteur de l’Olympique Lyonnais (de 2001 à 2004) a affiché un rendement rayonnant, crédité d’un but et d’une passe décisive. Cela faisait bien longtemps d’ailleurs que ce dernier n’avait pas été à pareille fête lors d’un match de football… loin, bien loin des saisons d’errance qu’il avait connues depuis son départ de la capitale des Gaules.

En effet, après avoir quitté Lyon sur trois titres de champion de France consécutifs (2002, 2003, 2004), l’ancienne jeune pousse du centre de formation de Niort, passée par Strasbourg (1998-2001), se tourne vers le défi que lui propose alors l’Olympique de Marseille de l'entraineur José Anigo (saison 2004-05). L’ennui, c’est que le public et les dirigeants phocéens attendent de lui qu’il remplace Didier Drogba, auteur d'une saison étourdissante avec 32 buts toutes compétitions confondues et parti vers Chelsea. Avec 10 réalisations au compteur, Luyindula est loin du compte. Très vite, il entre en froid avec ses dirigeants. Ces derniers, Anigo en tête, ne comptent plus ouvertement sur lui.

Aucun but à Levante !

La suite ? Une longue traversée du désert pour l’éphémère international A (4 sélections, 1 but). Prêté à l’AJ Auxerre (saison 2005-06), Luyindula se montre régulier dans la surface adverse (10 buts en 33 matches toutes compétitions confondues) mais là encore, ses prestations ne suffisent pas à convaincre. L’AJA ne lève pas l’option d’achat le concernant. Conscient que son avenir du côté de la Canebière est bouché et qu’il lui faut bien trouver un point de chute, Luyindula choisit alors de tenter le pari de l’étranger.

Ce pari se nommera Levante, véritable havre de paix pour bon nombre de joueurs français en quête de relance (Déhu, Berson, Courtois). Mais la belle aventure tournera court. Si d’autres Tricolores brillent, Luyindula n’a droit qu'à cirer le banc de touche. Il ne joue que 250 minutes en 5 mois sous les couleurs du club espagnol. Suffisant pour évoquer un déclin quasi inexorable… sauf pour Paul Le Guen qui, nommé à la tête du club parisien en janvier 2007, décide de faire immédiatement appel à un de ses plus fidèles « lieutenants », du temps où Le Guen dirigeait l’Olympique Lyonnais.

PSG : peu prolifique... mais parfois décisif

La rampe de relance semble bonne. Paris, la capitale, le club en difficulté... mais avec à sa tête un coach que Peguy a déjà « pratiqué ». Le contexte est plutôt favorable pour Luyindula qui accepte de nombreux sacrifices financiers pour relever le challenge parisien. Mais une fois de plus, c’est un chemin de croix qui semble attendre l’ancien Lyonnais. En un an et demi, au cours des 49 matches disputés (UEFA et Ligue 1 confondues) il ne marque que huit buts. Le choix de Luyindula est une mauvaise blague pour certains supporters. Ces derniers lui reprochent un manque de réalisme criant devant le but, également un manque d’engagement dans le combat physique et une certaine résignation.

Le joueur encaisse, sans broncher. Il faut dire qu’il en a vu d’autres. Moins impatient qu’il y a quatre ans, l’attaquant francilien, du haut de ses 29 ans, prend son mal en patience.
Peu prolifique certes, mais décisif. Notamment lors de sa première saison, assurant avec ses trois buts, quelques points précieux pour le maintien du PSG en Ligue 1. La saison dernière également, il avait permis aux Parisiens, à Auxerre et à Saint-Etienne notamment, d’aller chercher des victoires précieuses à l’extérieur.

Un état d'esprit exemplaire

Alors lorsque le PSG accueille Kezman dans ses rangs et que Fabrice Pancrate retrouve grâce auprès de Le Guen, Luyindula conserve la même attitude. Quatrième attaquant dans l’esprit de son entraîneur, Luyindula a su prendre sa chance. Que ce soit en Coupe de la Ligue face à Monaco… ou en UEFA devant Kayserispor, Luyindula a su marquer des points... et quelques buts (1 en 6 matches de L1, 1 en trois matches de C3). Son entente avec l’ancien Havrais Guillaume Hoarau a vite fait des étincelles. A tel point que face à l’OM, Luyindula a évolué à un poste inhabituel d’ailier gauche. Avec le résultat que l’on sait…

S’il est encore trop tôt pour parler d’un retour fracassant de ce joueur à son meilleur niveau, voire de fantasmer sur un nouvel avenir en équipe de France, il apparaît comme évident qu’après de longues années de disette sportive Peguy Luyindula est sur la bonne voie.

Tonique et rapide, physiquement présent et techniquement précis (comme en témoigne sa petite balle piquée devant Mandanda dimanche), l’ancien Strasbourgeois est peut-être en train de justifier le coût de son transfert (4 millions d’euros)… Et Le Guen a peut-être retrouvé, un an et demi après son arrivée aux manettes parisiennes, le joueur virevoltant qu’il avait connu du côté de Lyon. C’est le PSG qui peut s’en frotter les mains.

Alix Dulac