Lyon : 146 jours qui changent tout

Les Lyonnais toujours leaders - AFP
C’était il y a un peu moins de cinq mois. Le 24 août exactement. A Gerland, le dimanche après-midi dominical virait au cauchemar : entre errements défensifs et manque d’imagination offensive, l’OL subissait contre Lens sa troisième défaite en huit jours (0-1). Une semaine plus tard, au soir de la quatrième journée, le club de Jean-Michel Aulas pataugeait même à une indigne dix-septième place, avec déjà trois revers en L1. 146 jours plus tard, les Gones retrouvaient Lens ce samedi au stade de la Licorne d’Amiens. Un succès sans trop briller (0-2) qui assure à Lyon la place de leader à l’issue du week-end pour la deuxième semaine consécutive. Et qui raconte, dans un parallèle, le chemin parcouru par les troupes d’Hubert Fournier depuis cette défaite du mois d’août…
Meilleure équipe depuis la cinquième journée avec 42 points pris sur 51 possibles (13 victoires, 3 nuls et une seule défaite à Saint-Etienne), l’OL a totalement changé de visage dans la période. Avec un effectif en grande partie formé au club, une politique plus subie que choisie en raison de la construction du stade, les Lyonnais ont su se trouver un collectif efficace, dans lequel fleurissent des individualités en pleine explosion, à l’image d’un Alexandre Lacazette qui marche sur l’eau ces derniers mois ou d’un Nabil Fekir qui régale de plus en plus les observateurs. « Ce mois d’août nous a mis une grosse claque, ça nous a permis de nous relever derrière, se souvenait Jordan Ferri la semaine dernière. Les raisons de ce rebond ? Travailler, se remettre en question, se dire les choses et jouer les uns pour les autres. Aujourd’hui, ça porte ses fruits. » Et Fournier, son entraîneur, d’insister : « On mesure bien le chemin parcouru. Ça donne d’autant plus de satisfactions d’en arriver là. Il fallait peut-être passer par ces moments pour être premiers. »
En avance sur les temps de passage du dernier titre
Après 21 journées, les Rhodaniens présentent un total de points (45) plus important au même stade de la compétition que lors de la saison 2007-2008 (42), celle du dernier des sept titres consécutifs du club. Bon présage ? On en est encore loin. Mais la série de neuf victoires consécutives à Gerland, du jamais-vu, et celle de six succès en autant de rencontres de championnat depuis la claque reçue à Saint-Etienne (3-0) dessinent la trajectoire d’un club amené à se battre pour le titre jusqu’au bout. A Amiens, ce samedi, où Lens recevait sur une « pelouse » qui n’en avait que le nom, Lyon a même apporté d’autres gages. Car l’OL n’a pas brillé. Mais l’OL a gagné.
Une réussite – celle du champion ? – matérialisée par une première période durant laquelle les Gones vont marquer deux fois sans réelle occasion : un (splendide) but contre son camp de Gbamin (0-1, 22e) puis une main de Sylla dans la surface qui provoquait un penalty transformé par l’inévitable Lacazette (0-2, 26e), désormais assis sur un matelas de 20 buts en L1 cette saison. Réussite, donc, mais également capacité à faire le dos rond et laisser passer l’orage dans un match où l’adversaire se sera montré trop maladroit malgré plusieurs occasions franches. Si Lyon se met même à remporter les matches qu’il ne domine pas avec autorité, on connaît quelques clubs de haut de tableau qui vont prendre peur… D’autant que les Gones restent des chats échaudés. « On n’a pas oublié toutes nos carences du début de saison et ce qu’il a fallu faire pour en arriver là, confirme Christophe Jallet. Si on commence à lâcher, à être moins rigoureux, ce qui nous attend c’est de refaire un mois comme août. » On connait des adversaires directs qui, cette fois, ne seraient pas contre.