Lyon a toujours la recette

Lyon - -
Samedi soir, dans la nuit new-yorkaise enveloppant la Red Bull Arena, Lyon n’a pas complètement rassuré son auditoire. Le club de Jean-Michel Aulas n’a pas toujours développé un football aussi fluide, huilé et séduisant que celui pratiqué pendant près de 80 minutes par son rival montpelliérain. L’OL n’a pas non plus affiché une vraie sérénité dans le secteur défensif, son talon d’Achille avéré la saison dernière et encore bien présent hier soir, à l’image du numéro d’équilibriste réalisé par Utaka sur le premier but héraultais. Mais voilà, quand l’odeur des titres se fait sentir, l’Olympique Lyonnais retrouve son savoir-faire, celui qui lui a permis de rafler la Coupe de France en mai dernier aux dépens de Quevilly. Et quand il s’agit du Trophée des champions, dont l’OL est le recordman de succès (7 depuis samedi), la formation rhodanienne n’a pas son pareil pour faire sien ledit trophée.
On l’a dit, l’OL n’a pas toujours séduit. Mais l’équipe de Rémi Garde a montré du cœur. Et du caractère. Un caractère de Lyon qui lui a permis de revenir deux fois au score et d’arracher un formidable destin lors de la séance de tirs au but. L’OL, privé de Bastos et de Källström, tout proche d’un transfert au Spartak Moscou, mais avec Cris et Lloris, aurait pu sombrer après l’ouverture du score d’Utaka (27e) et le penalty d’Herrera (56e). Au contraire, les Gones se sont accrochés et remis en selle, d’abord par une tête de Gomis (44e) puis par une volée de Briand (77e). L’ancien Rennais aurait pu tuer le suspense avant la fin du temps réglementaire, mais son ciseau acrobatique allait mourir sur le poteau droit de Jourdren (90e). Partie remise, puisque c’est lui qui inscrit le tir au but décisif.
Gourcuff homme du match
Lyon peut alors laisser exploser sa joie, à l’image d’un Hugo Lloris décisif lors de la séance de tirs au but (deux arrêts), écœurant devant Camara (90e) avant d’être évasif sur son avenir (voir encadré). Ou d’un Yoann Gourcuff démonstratif dans les bras du staff rhodanien. Annoncé affûté, l’international français a confirmé sa bonne forme et sa vista en partie retrouvée. Le centre décisif sur le but de Gomis ? C’était lui. La passe presque décisive sur le retourné de Briand ? Encore lui. Ce coup franc audacieux difficilement repoussé par Jourdren (68e) ? Toujours lui. Pas étonnant que Youri Djorkaeff lui ait remis le trophée du meilleur joueur de la rencontre.
« Yoann a fait un bon match, lâchait tout sourire Jean-Michel Aulas au micro de Canal +. C'est magnifique parce qu'avec un seizième trophée en onze ans, Lyon a repris goût à la victoire. » Et Montpellier, souvent dominateur, nerveux en fin de match, à l’image du carton rouge d’Estrada (79e) et des tirs au but ratés par Charbonnier et Fofana, a « pêché dans le physique », « s’est désorganisé », confiait Geoffrey Jourdren et a redécouvert les affres de la déception. Et un sérieux adversaire aussi, qui sait, pour le titre. Après tout, depuis 2002, à chaque fois ou presque - sauf en 2008 contre Bordeaux, que l’OL a remporté le Trophée des champions, il a été sacré ensuite. Un signe ?
Le titre de l'encadré ici
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Aulas veut garder Lloris
Interrogé sur son avenir, qui semble s’inscrire en Angleterre, Hugo Lloris a botté en touche. « On va d’abord savourer ce titre avec les copains puis on verra dans les jours qui suivent » a laconiquement lâché le gardien de but lyonnais au micro de Canal +. Mais son président, Jean-Michel Aulas, a laissé moins de place au doute. « Tottenham avait pris contact par l'intermédiaire d'agents en début de saison. Depuis, il n'y a absolument aucune offre directe, donc, je ne pense pas qu'ils aient très envie de faire l'offre qui permettrait à Hugo d'y aller. Lui n'était pas contre, mais aujourd'hui, ça a trop traîné. On tient beaucoup à notre colonne vertébrale : Hugo, Dejan (Lovren), Maxime Gonalons et Lisandro. Oui, Lloris va rester à Lyon sauf si lui veut vraiment partir. Il a encore été décisif lors de la séance de tirs au but. Le meilleur cadeau que l’on puisse offrir aux supporters et au club c’est de le garder… et on va le faire. »