Lyon : il faut bien que jeunesse se clashe

Samuel Umtiti - -
Il parait que les voyages forment la jeunesse. Récemment, on a aussi appris qu’ils pouvaient déformer les vestiaires. C’est ce qu’il s’est passé du côté de Lyon, le 31 août dernier, au retour d’une embarrassante défaite à Evian. Dans le car, les cicatrices du 2-1 encore fraîches, certains Gones s’étaient payés un ou deux moments de rigolade, esclaffements pas franchement appréciés par Rémi Garde. Résultat : Yassine Benzia et Fares Balhouli sont sanctionnés et écartés du groupe. En clair, le bus n’est pas encore à Lyon que quelques-uns de ses occupants « se croient déjà arrivés », comme l’entraîneur rhodanien le confiera plus tard.
« Road trip » toujours. Samuel Umtiti (19 ans) a également fait les frais de ses futurs déplacements routiers, en ayant la bonne idée de commander la livraison de sa Maserati toute neuve et immatriculée « Sam 23 », à Tola-Vologe, le centre d’entraînement de l’OL… au lendemain d’une autre défaite (2-1 face à Ajaccio le 25 septembre). Le tout devant un rassemblement de supporters. Pas du goût, cette fois, de son capitaine Maxime Gonalons, qui lui a explicitement fait savoir ce mardi.
« Avant à Lyon, il y avait la culture de la victoire, se souvient Juninho, ancienne star de l’OL et membre de la Dream Team RMC Sport… Si tu n’es pas prêt à répondre présent avec ces responsabilités-là, ça sera difficile. » Pas sûr, finalement, que « le groupe vive bien » comme aiment à le répéter les footballeurs en période de crise.
Un vestiaire fissuré
Car la crise est bien là et la culture de la gagne chèrement acquise dans les années 2000 parait mise en danger par l’insolence des jeunes, pourtant au centre de la politique de Jean-Michel Aulas. Pire encore, dans les couloirs de Gerland, certains dirigeants commencent même à murmurer le mot « relégation »… Si une introspection semble donc nécessaire, elle ne pourra se faire sans l’assistance des fameux « cadres ». Seul problème, ces derniers non-plus ne sont pas toujours en mesure de jouer leur rôle. D’où la demande de certains de faire revenir Giuly et Govou...
Gourcuff enchaîne les blessures quand Gomis et Briand, toujours fragilisés par leur été d’ « indésirables », ne comptent pas forcément faire de zèle pour se comporter en patrons. Fatigué (depuis mi-avril dernier) par les « pépites » lyonnaises, Lisandro avait, lui, carrément fait ses valises durant le dernier mercato. Reste Maxime Gonalons et Clément Grenier, qui tentent désespérément de faire le lien dans un vestiaire fissuré entre anciens et jeunes, parmi lesquels certains champions du monde U20 choisissent de souffler pendant les séances vidéos et oublient de saluer leurs coéquipiers à l’entrainement. Des comportements que Steed Malbranque regrettait ouvertement ce jeudi matin sur OL TV.
« Les jeunes me semblent accepter plus facilement la défaite. Il y a aussi la place de l’argent. Il a pris une place importante. Ils en gagnent plus rapidement, explique le milieu de terrain de 33 ans formé à Lyon. J’ai le sentiment que les jeunes veulent signer un contrat pro et ils pensent alors après que c’est arrivé. Ce n’est en fait que le commencement de leur carrière. Il faut continuer de travailler pour progresser. Oui, il y a des choses qui me choquent. » Des choses qui n’ont visiblement pas non plus échappé à cet autre ex-grand joueur du club, revenu s’entraîner sur ses terres cet été. Mais qui n’a pas souhaité prolonger l’aventure. Les jeunes, « c’était le merdier » confiera-t-il même. Avec une seule victoire sur les onze derniers matches toutes compétitions confondues, pas sûr qu’il se soit trompé. Comme quoi, ça a du bon l’expérience.
A lire aussi :
>> Aulas : "Certains n'avaient pas le niveau" >> Montpellier gifle l'OL >> Riolo : "paris et Monaco s'échappent"