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Lyon perd ses nerfs : à qui la faute ?

Claude Puel et Jean-Michel Aulas

Claude Puel et Jean-Michel Aulas - -

Après avoir concédé le nul (2-2) à Nice dans le temps additionnel, l’OL a explosé ce dimanche. Lloris a hurlé dans le vestiaire, Aulas s’est emporté dans les couloirs et Lisandro s’est énervé en regagnant le banc. Le tout sous l’œil désabusé de Claude Puel. Mais qui est vraiment responsable de cette situation qui risque de pénaliser la fin de saison de Lyon ?

- L’entraîneur
« Une main de fer dans un gant de fer ». Jean-Alain Boumsong, l’ancien défenseur de l’OL résume l’avis général. Dans un grand club, Claude Puel semble incapable de gérer les égos. Critiqué pour son management rigide, l’ancien coach de Monaco et de Lille ne parvient pas à ménager ses stars. En sept mois de cohabitation, il n’a pas réussi à remettre Gourcuff sur les rails. L’omniprésence de leur entraîneur au bord du terrain oppresse les joueurs lyonnais. Face à Nice, ses choix tactiques ont également interpellé. En deuxième période, il a fait entrer trois n°10 (Ederson, Gourcuff, et Grenier) ! Puel a également choisi de sortir Lisandro Lopez alors que celui-ci souhaitait terminer le match. Averti depuis la 47e, Pape Diakhaté aurait pu être suppléé par Dejan Lovren. Au lieu de ça, le défenseur sénégalais s’est fait expulser en fin de partie, déclenchant la révolte niçoise…

- Les dirigeants
Si Puel est toujours en poste malgré un palmarès vierge dans le Rhône depuis son arrivée en 2008, il le doit à Jean-Michel Aulas. Le président de l’OL a souhaité maintenir son technicien contre vents et marées. Alors qu’il pouvait le licencier en octobre, il lui a renouvelé sa confiance après avoir pourtant rencontré Leonardo à deux reprises. Au risque d’aller dans le mur ? Pas sûr vu son attitude ambigüe. Un jour, il dément les rumeurs de départ à coups de communiqués, le lendemain, dans la presse, il laisse planer un doute sur l’avenir de Puel. Un double-jeu pas vraiment de nature à assainir le climat. Dans son sillage, Bernard Lacombe pointe du doigt l’absence de tauliers au sein du vestiaire. « Notre équipe manque de leaders », a-t-il lâché au stade du Ray. Un constat récurrent depuis plusieurs mois. Mais pourquoi ne pas y avoir remédié lors des derniers mercatos ?

- Les joueurs
En interne, seul Rémy Vercoutre est reconnu pour sa grinta. Problème, le portier de 30 ans est remplaçant. Dès lors, l’OL manque cruellement de meneurs. Le temps des Juninho, Coupet et autres Govou est révolu. Dimanche, Lyon s’est fait rejoindre bêtement par Nice dans le temps additionnel. Tout sauf un hasard. « Je ne sais pas ce qu’il se passe, reconnait Aly Cissokho. On doit se remettre en question. » Et pas que mentalement. Beaucoup de joueurs ne sont pas au niveau. Seuls Lloris et Lisandro ont une carrure internationale. Depuis son arrivée en fanfare l’été dernier, Yoann Gourcuff est toujours fantomatique. Souvent livrée à elle-même, la charnière centrale inquiète à l’image de Cris (34 ans) de plus en plus vieillissant. Diakhaté se montre trop fébrile. Seul Lovren surnage dans l’axe.

- Les supporters
Leur banderole « Puel démission » accompagne chaque match de l’OL depuis le début de saison. Même en Ligue des champions, les fans des Gones ont scandé leur hostilité à l’entraîneur castrais. Une ambiance tendue qui n’a pas facilité la tâche aux joueurs lyonnais. Dotés d’un mental friable, ces derniers ont été perturbé par la fronde des supporters. Au point de perdre leurs moyens ? Il leur reste neuf matchs de L1 pour montrer, enfin, leur force de caractère.

Alexandre Jaquin avec Edward Jay, à Lyon