Lyon, peur sur la ville

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Etrange atmosphère ce vendredi à Tola Vologe. Si l’OL est encore groggy après sa désillusion en Ligue des champions, mercredi, face à l’APOEL Nicosie (1-0, 4-3 tab), la colère est sans commune mesure avec la saison passée, lorsque Claude Puel était aux manettes. Devant le centre d’entraînement, seuls quelques supporters poussent leur coup de gueule. Mais ça ne va pas bien loin : « Les joueurs ne mouillent pas le maillot, peste Sabri. Il y en a même qui marchent sur le terrain ! » Les Gones sont dans l’œil du cyclone. Pas seulement chez les supporters. Face à Lille, ce samedi soir à Gerland, la pression, immense, sera sur leurs épaules.
Dimanche, avant l’affront européen, Jean-Michel Aulas les avaient qualifiés d’« enfants ». Cette semaine, « JMA » n’est pas là pour faire trembler les murs du vestiaire. Il est au Brésil pour un voyage d’affaires et ne sera pas revenu pour la réception du Losc. Pas grave. Rémi Garde s’est chargé lui-même de la soufflante : « Les joueurs doivent faire plus », a-t-il déclaré. Mercredi, à Chypre, Michel Bastos avait lâché : « On a honte. Nous, les joueurs, on doit assumer. » Réponse de Rémi Garde : « Ils peuvent parler. Pendant trois ans, si j’ai bonne mémoire, il y a eu le bâton. Peut-être un peu trop. Aujourd’hui, il y a peut-être trop de ‘si’. Arrêtons les discours. Ceux qui joueront auront 90 minutes pour montrer ce qu’ils ont envie de montrer. » Vous avez dit pression ?
Garde : « La cohésion ne s’achète pas dans les livres »
Rarement l’entraîneur rhodanien est apparu aussi incisif face aux médias. « La cohésion ne s’achète pas dans les livres, elle passe par des victoires », a-t-il aussi indiqué lorsqu’on lui a demandé comment l’OL pouvait sortir la tête de l’eau. Conscients d’être passés au travers, ceux qui joueront gros ce samedi face au 3e du championnat, accusent encore le coup : « On aimerait rejouer ce match, soupire Réveillère. Il suffisait de marquer un but pour se qualifier. Ce n’était pas la mer à boire. On tombe de haut. »
Pas facile d’évacuer le cauchemar chypriote. Et pourtant : « On n’a pas le temps de se poser des questions, poursuit l’arrière droit international. On prépare le match contre Lille. L’important est de se remobiliser collectivement et individuellement. » Très loin d’être acquis, le podium passe par un succès face aux Dogues. Les joueurs de Rémi Garde savent ce qu’il leur reste à faire.