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Lyon, un sursaut au courage

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Après cinq matchs sans victoire en L1 et une élimination traumatisante à Chypre en Ligue des champions, l’OL a redressé la tête samedi soir en battant Lille (2-1). Les Lyonnais reviennent à 4 points du podium.

Il fallait qu’il y ait une trace. Un traumatisme ne s’efface pas en trois jours. Alors une banderole a surgi dans les tribunes de Gerland. « C’est quoi votre prochain bide ? » demandaient les supporters lyonnais à leurs joueurs samedi soir, à quelques minutes du coup d’envoi d’une rencontre cruciale pour une place sur le podium de la Ligue 1 face à Lille. Après le fiasco qu’a constitué mercredi l’élimination en 8e de finale de la Ligue des champions face à l’APOEL Nicosie, les Lyonnais craignaient de voir s’éloigner un peu plus une 13e qualification consécutive pour la plus prestigieuse des compétitions européennes. Leur victoire face au champion de France (2-1) les autorise à s’imaginer encore un avenir sur le Vieux Continent.

Car elle leur permet de ramener l’écart avec la troisième place occupée par le LOSC à seulement 4 points à 11 journées du terme de la saison. « Malgré tous les évènements contraires, on a su rester costauds jusqu’à la fin. On a peut-être manqué un peu de sérénité. Mais on a su être solide. C’est une belle performance compte-tenu de ce qu’il s’est passé à Nicosie », confiait Hugo Lloris, le capitaine lyonnais, sur Orange Sport. Pour une équipe en panne de résultats, à la recherche d’un succès en Ligue 1 depuis la réception de Dijon le 28 janvier (3-1), l’entame de ce duel ressemblait à un véritable test.

Il était réussi grâce à Alexandre Lacazette, buteur de la tête dès la 12e minute de jeu, sa 8e réalisation de la saison (toutes compétitions confondues) et la 6e en 2012. Si le débordement et le centre de Mouhamadou Dabo devant Mathieu Debuchy étaient remarquables, le jeune Lyonnais (20 ans) bénéficiait des largesses lilloises pour se retrouver seul dans la surface. Surpris, le LOSC pliait encore sur un contre à la 38e minute. A 18 mètres, Lisandro ajustait Mickaël Landreau (2-0). Cet OL semblait déjà à l’abri. Mais Aurélien Chedjou, sur un corner tiré par Benoit Pedretti (45e+1), l’a vite ramené à sa peur du vide.

Lovren a vu rouge

Dans les têtes lyonnaises, cette réduction du score a rappelé de mauvais souvenirs, notamment ceux causés par le come-back parisien à Gerland deux semaines plus tôt (4-4). La seconde période n’a du coup été qu’une longue répétition de frissons. Hugo Lloris a dû sauver sur sa ligne (47e), avant d’être sauvé par sa barre transversale sur une tête de l’entrant Tulio De Melo (63e) puis de repousser un missile de Dimitri Payet (84e). Puis le Croate Dejan Lovren, pour son premier match en 2012, était expulsé pour un deuxième carton jaune en un quart d’heure (54e, 70e).

Rémi Garde, qu’une autre banderole soutenait, a alors décidé de solidifier son axe défensif avec les sorties de ses deux ex-pensionnaires du centre de formation, les déjà très précieux Clément Grenier et Alexandre Lacazette, au profit de Bakary Koné et Gueïda Fofana. Et l’OL a réussi à tenir jusqu’au bout. C’était indispensable, sous peine de faire une croix sur les 20 millions d’euros qu’offre une qualification pour la Ligue des champions, standard de performance depuis 1999. Mais ce n’était qu’une étape sur le chemin du podium. La prochaine sentira le soufre, samedi prochain à Saint-Etienne (4e à un point du LOSC). Pour un derby qui sera capital. « L’objectif, c’est d’accrocher la troisième place », assure Lloris. On le croit un peu plus que mercredi.

LP