Lyon, une peur verte ?

Invaincu au stade Geoffroy-Guichard depuis 1994, l’OL fait profil bas avant d’affronter son meilleur ennemi, ce samedi soir (21h) dans le choc au sommet de la 28e journée de Ligue 1. Devancés de trois points, les Gones redoutent ce 104e derby.

Dix-huit ans, c’est long. Beaucoup trop long, en tout cas, pour les supporters stéphanois qui attendent un premier succès de leur équipe, à Geoffroy-Guichard, contre le voisin lyonnais. Le dernier « jour de gloire » remonte au 6 avril 1994 (3-0). Autant dire, une éternité. A Lyon, Rémi Garde a clairement l’intention d’évoquer cette invincibilité avec ses joueurs. « Peut-être même que je l’ai déjà fait, répond malicieusement l’entraîneur des Gones. C’est une chose importante mais il y a d’autres points sur lesquels j’ai envie d’insister. Au niveau de l’état d’esprit et de l’investissement, par exemple, on a toujours été présents lors des grands rendez-vous en championnat. » Et ce Saint-Etienne-Lyon en est un. Assurément.

Si les deux équipes sont à la lutte pour une place en Ligue des champions, les Verts sont en position de force. Une fois n’est pas coutume. « Ils sont devant nous, confirme le Brésilien Cris qui n’a jamais perdu face aux Verts et qui disputera, samedi, son 300e match avec l’OL. L’équipe stéphanoise a changé d’état d’esprit. Ils ont un très bon gardien (Ruffier, ndlr) et de très bons attaquants. Ce sont les favoris. » Cette semaine, Jean-Michel Aulas en personne, a dit la même chose. Etonnant ?

Garde : « Ce n’est pas un combat de boxe »

Mais qu’en pensent les intéressés ? Déjà battus à deux reprises par l'OL cette saison (2-0 en championnat et 2-1 à Geoffroy Guichard en 8e de finale de la Coupe de la Ligue), ils rejettent en bloc cette étiquette. Laurent Batlles : « Quand on voit tous leurs internationaux, leur palmarès et leur budget, je ne vois vraiment pas pour quelle raison nous serions favoris, s’étonne le milieu de terrain forézien. On dispose d’une équipe moyenne qui essaie de bien travailler depuis le début du championnat. Montpellier embête du monde en haut du tableau. Eh bien nous, on essaie d’en faire autant pour les places européennes ! »

Avec trois points de retard sur leur rival, les Lyonnais auront, pour une fois, davantage de pression que leurs adversaires. « Elle sera des deux côtés, riposte Rémi Garde. Mais un derby, ce n’est pas un combat de boxe. On ne passe pas sur la balance. Ça ne se joue pas aux kilos de muscles alignés sur le terrain. C’est beaucoup de folklore mais cela reste 90 minutes de football à 11 contre 11. » Et Cris d’enchaîner : « A nous de prendre des risques pour aller chercher la victoire. On a l’occasion de revenir à leur hauteur sur le plan comptable et d’être toujours vivant pour le podium. » Autant d’objectifs que les Verts rêvent de réduire à néant.

AB avec EJ