Makelele : « Tout le monde doit aller dans le même sens »

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Claude Makelele, serez-vous encore joueur au Paris SG la saison prochaine ?
Il y a de grandes chances que je continue, à 90%.
Qu'est-ce qui pourrait vous en empêcher ?
Si jamais je dors mal et que je me réveille en me disant que je n'ai plus envie. (Rires)
Quand pourrez-vous dire que vous resterez à 100% ?
Après samedi. Parce que pour l'instant, les choses qui m'intéressent c'est le prochain match (face à Monaco). On veut vraiment finir européen, c'est quelque chose d'énorme pour le club. On a souffert toute une saison et ce serait vraiment dommage de gâcher cela.
Ce serait un gâchis de ne pas vous qualifier pour une coupe d’Europe ?
Oui. L’équipe mériterait déjà d’être qualifiée en UEFA (Europa League à partir de la saison prochaine, ndlr), voire même plus. On arrive en fin de saison, on est essoufflé mentalement et physiquement mais il faut se mobiliser. C’est très important de pouvoir jouer une Coupe d’Europe. On a encore quatre jours pour essayer de se qualifier.
Antoine Kombouaré va vraisemblablement entraîner le PSG la saison prochaine. Que pensez-vous de lui ?
Je ne le connais pas très bien. En fait, je ne le connais que par l’intermédiaire de Christian Karembeu, qui lui le connait bien. Il a sans doute du mérite vu ce qu’il a fait à Valenciennes. Maintenant, voyons ce qu’il peut faire pour le Paris SG s’il en devient bien l’entraîneur.
Vous n'êtes pas très tendre dans votre livre avec votre entraîneur actuel, Paul Le Guen ("J'ai connu meilleur que lui", ndlr). Depuis que vos écrits ont été rendus publiques, cela a-t-il affecté vos relations ?
Non, pas du tout. Tout se passe très bien avec Paul, c'est quelqu'un que je respecte. Paul reste un grand entraîneur au niveau national. J'ai juste dit que j'en avais connu d'autres à l'étranger qui m'ont beaucoup appris (Del Bosque, Mourinho). Je pense que Paul a connu de meilleurs joueurs que moi. Donc, il n'y a pas de polémique.
Vous dîtes aussi dans votre livre qu'il faut "nettoyer les saletés qui restent" au club... Pouvez-vous nous préciser votre pensée ?
Il faut remettre les choses dans leur contexte. Je dis simplement qu'il faut que tout le monde aille dans le même sens, c'est tout. J’ai simplement voulu dire que les personnes qui ne veulent pas que le PSG aille de l’avant devaient quitter le club. Il est important que tout le monde soit uni. Paris est une capitale et il est vraiment dommage que l’on n’ait pas un très grand club capable de jouer le haut du tableau chaque saison. Je n’attaque personne en particulier, je parlais en général : on a besoin de gens positifs pour aller de l’avant. J’ai sans doute gêné certaines personnes –ce n’était pas mon but–, je veux simplement que Paris devienne une grande équipe.
L'annonce du départ de Le Guen a-t-elle désuni l'équipe ?
Oui, ça y fait. J'ai déjà vécu ce genre de cas à l'étranger. Ce sont des moments difficiles. Mais le plus important, c'est de se qualifier pour la Coupe d'Europe, le reste c'est subalterne.
Il a été récemment question d'une possible arrivée de Vieira au PSG la saison prochaine...
Ce serait une bonne chose. C'est un très, très grand joueur.
L'avez-vous appelé pour le convaincre de venir ?
Non, pas du tout, je n'ai appelé personne.
Qui voyez-vous champion à la fin de la saison : Bordeaux ou Marseille ?
Avantage aux Bordelais qui ont leur destin entre les mains. Ils ont fait une saison complète en Ligue 1 : ils ont pris l’avantage au niveau du jeu et de l’impact physique, alors ils méritent d’être champions.
Un mot sur Nantes, condamné à la Ligue 2 un an seulement après l’avoir quitté…
Ça m’est très difficile de voir une équipe comme Nantes faire l’ascenseur comme ça. Nantes a oublié énormément de ses valeurs qui ont fait sa force : la formation, le collectif… Le fait de perdre des dirigeants comme Denoueix, Suaudeau, ou Budzynski : c’est un énorme gâchis.