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Marseille éclipse Paris

André Ayew

André Ayew - -

Au terme d’un match séduisant, l’OM domine Paris (2-1) en clôture de la 28e journée de Ligue 1. Un résultat qui scelle les espoirs de titre du club de la capitale. En même temps qu’il relance durablement ceux des Phocéens, deuxièmes à quatre points de Lille.

Il y avait comme une odeur de souffre, dimanche soir, au-dessus du stade Vélodrome. Une odeur de finale presque, entre les deux rivaux historiques que sont l’OM et le PSG. Deux candidats au titre, surtout, qui avaient tout intérêt à ne pas perdre pour ne pas hypothéquer définitivement leurs ambitions nationales. A ce petit jeu, c’est l’OM qui s’en est sorti. Non sans difficulté. Car si le groupe de Didier Deschamps l’a emporté (2-1), il le doit au manque de liant de son adversaire, trop long à se mettre au diapason de l’événement. Puis incapable, ensuite, d’apporter le grain de folie indispensable à un succès.

La créativité n’était d’ailleurs pas nécessaire au PSG, dimanche, pour renverser la vapeur. Il aurait fallu que les joueurs d’Antoine Kombouaré ne tremblent pas au moment d’appuyer sur l’accélérateur. D’autant qu’en face, la défense marseillaise ne respire pas la sérénité. Diawara ? Ce dernier, pas toujours très propre dans ses interventions, offre littéralement une balle de but à Nenê. Une cartouche que le Brésilien tente de tirer seul. On joue la 38e minute du match, Paris est mené 2-1 et l’ancien Monégasque choisit le lob sur Mandanda… alors que Bodmer et Hoarau sont disponibles en retrait. Un pavé de plus dans la mare de ceux qui estiment que la belle cohésion des joueurs du PSG s’est profondément lézardée.

Nenê rate l’égalisation

Plus qu’un mauvais choix, c’est aussi une mauvaise entame qui a plombé le match du PSG. Trop mou, trop lent, également, au moment d’aller défier le camp adverse, Paris se fait surprendre par un coup franc direct de Heinze (16e). L’égalisation de Chantôme (27e), qui profite, cette fois, d’une inspiration de Nenê (frappe sur le poteau) aurait pu servir d’électrochoc aux Rouge et Bleu. Il n’en est rien et le club de la capitale pose de nouveau un genou à terre, trompé par une tête à bout portant d’Ayew (35e). Pas inspiré dans le placement de son mur sur le premier but marseillais, Coupet manque de réactivité sur la tentative du Ghanéen. Là encore, le débat de sa titularisation est ouvert.

Fin du ban ? Pas vraiment. Paris pousse. Mais Giuly, peu tranchant et Hoarau, à l’image de son dernier ballon joué dans la surface phocéenne, se montrent beaucoup trop discrets. Antoine Kombouaré le sent bien et lance Erding et Bahebeck dans les vingt dernières minutes (70e). En vain. Le cocotier marseillais ne sera pas secoué. Pis, le PSG frise même la correctionnelle. Mais Ayew (48e), Gignac (67e), Lucho (78e) et Rémy (80e) ne l’entendent pas de cette oreille. Décidément pas à son aise au Vélodrome, Paris signe un cinquième match sans victoire, toutes compétitions confondues. Encore en lice sur trois tableaux début mars, Paris a, trois jours après en avoir fait de même en Ligue Europa, dit adieu au titre. A l’inverse de l’OM, qui éjecte Rennes de la deuxième place et pointe à quatre points de Lille. Un peu plus d’une semaine après s’être imposé en Bretagne, le champion de France sortant persiste et signe. La défense du titre acquis en mai dernier n’est toujours pas lettre morte.

Alix Dulac