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Martel doit-il passer la main ?

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Le président lensois, qui s’est personnellement mis en cause dans la gestion sportive et financière de son club, pourrait quitter ses fonctions en cas de descente. Au club, on préfère ne pas y penser.

Quand il en parle, Franck Queudrue l’appelle simplement « Gervais ». Preuve de l’estime que le défenseur lensois voue à son président, qu’il a croisé à deux reprises dans sa carrière (1997-2001 et depuis cette année, ndlr). Voilà pourquoi il ne comprendrait pas que Gervais Martel, président depuis 1988, quitte le club en cas de descente, comme il l’a évoqué la semaine dernière. « Quand on sait tout ce que Gervais a mis dans le club, son investissement total, ce serait très dur pour le Racing si ça devait se passer », lâche-t-il à la sortie de l’entraînement.

Sous la houlette de l’homme d’affaire, les Sang et Or ont décroché un titre (1998), remporté une Coupe de la Ligue (1999) et atteint une demi-finale de Coupe de l’UEFA (2000). A l’époque, il parvenait même à faire venir les joueurs sur son seul nom. « J’ai signé pour lui, révèle Olivier Dacourt, lensois en 1999-2000. A l’époque, il n’a pas l’argent, mais il tente le coup. Au final, on a atteint une demi-finale de coupe d’Europe. C’était un vrai pari. »

Cette gestion parfois très audacieuse a fait la gloire de Martel. Elle va peut-être aujourd’hui entraîner sa perte. Depuis 2007, pas moins de cinq entraîneurs se sont succédé sur le banc. Et cette année est la pire que le président lensois ait eu à gérer, entre une 19e place peu glorieuse, le boycott des supporters, une bagarre entre Démont et Kovacevic en début d’année, la mise à l’écart de Wallemme, remplacé par Bölöni, et les toutes dernières tensions entre Jean-Pierre Papin (entraîneur en 2007-2008) et Daniel Leclercq (directeur technique)

Un club criblé de dettes

Le président de Lens reconnaît d’ailleurs certaines erreurs, comme la venue de Guy Roux lors de la saison 2007-2008 et la descente qui s'en est suivie. Aujourd'hui, le club est toujours sous le contrôle de sa masse salariale par la DNCG et il ne peut pas renouveler un effectif au bord de l'asphyxie. Seuls les joueurs ont la solution… « Tout le monde en est conscient, confesse Franck Queudrue. Ça pèse un peu. Mais on va tout faire pour essayer de garder le club en L1. »

Le dernier entraîneur en date, Laszlo Bölöni, arrivé en début d’année, préfère ne pas se projeter. « Je ne suis pas voyant, explique-t-il. Aujourd’hui, il ne fait pas très beau. On va mettre des grands crampons et on va essayer de faire un très bon entraînement. Ne me donnez pas encore un sujet avec lequel je dois prendre des cachets pour dormir ! »

Les deux prochains matches à domicile, contre Saint-Etienne samedi et le 22 janvier contre Caen (match en retard 18e journée), devraient donner une première indication sur l’avenir du club. Mais en cas de départ de Gervais Martel en fin de saison, ils ne devraient pas être nombreux à vouloir reprendre une équipe en L2 toujours criblée de dettes…