Matches truqués en L2 et transferts suspects à l’OM : où en sont les enquêtes ?

Trois des principaux acteurs du mauvais film actuellement joué en Ligue 2 : Jean-Pierre Fortin (Caen), MIchel Moulins (hommes d'affaires) et Jean-Marc Conrad (Nîmes), de gauche à droite. - AFP
MATCHES TRUQUES EN LIGUE 2
NIMES. Serge Kasparian, actionnaire principal du club gardois et déjà incarcéré dans le cadre d’une autre affaire liée aux jeux, a été mis en examen jeudi pour corruption. Placé sous contrôle judiciaire.
NIMES. Jean-Marc Conrad, le président, a lui aussi été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Après s'être vu interdit hier d'exercer ses fonctions, Conrad a décidé de démissionner ce vendredi de son poste de président. "J'ai pris la décision de démissionner de mes fonctions de président de Nîmes Olympique. Cette décision, à laquelle je n'ai pas été contraint, ne tend qu'à protéger les intérêts de mon club", a-t-il expliqué dans un communiqué adressé à l'AFP.
CAEN. Jean-Pierre Fortin, le président, a également été mis en examen, placé sous contrôle judiciaire et s’est vu interdire d’exercer ses fonctions.
CAEN. Kaddour Mokkedel, responsable de la sécurité au Stade Malherbe, a été mis en examen. Il lui est reproché d’avoir favorisé le contact entre les présidents de Nîmes et Caen.
ISSY-LES-MOULINEAUX. Président du club amateur de l’AS Ararat d’Issy-les-Moulineaux, Franck Toutoundjian a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en raison de sa proximité voire plus encore avec Serge Kasparian. On ignore encore son rôle exact.
SANS CLUB. Ancien dirigeant du PSG, du Mans, d’Istres et du Red Star, l’homme d’affaires Michel Moulin a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire. Il est soupçonné d’avoir fait le « go beetween » entre les dirigeants de Nîmes et de Dijon.
TRANSFERTS SUSPECTS A L’OM
Après près de 48 heures de garde à vue pour certains à Nanterre ou à Marseille, la quinzaine de personnes proches de l’OM ont été remises en liberté. Aucune mise en examen ou poursuite judiciaire n’a été prononcée. Dirigeants actuels (Labrune), anciens présidents ( Pape Diouf, Jean-Claude Dassier), actuels ou anciens bras droits (Antoine Veyrat, Julien Fournier, Philippe Pérez), avocat du club (Henri Labi), comptable en poste (M.Angeloglou) ou encore personnel administratif, ont tous été entendus dans le cadre de transferts présumés frauduleux à l'OM.
Mais l'instruction, menée par l'Office central de la lutte contre le crime organisé et le juge marseillais Christophe Perruaux, se poursuit. Rappelons que l'enquête sur les rétro-commissions et les mouvements financiers liés aux transferts à l'OM ne représente qu'un volet de l'information judiciaire ouverte le 4 mai 2011 pour « extorsion de fonds, blanchiment et association de malfaiteurs », un dossier lié au départ au grand banditisme corso-marseillais et à sa mainmise sur plusieurs discothèques d'Aix-en-Provence.
Enfin, les mises en examen pour les dirigeants et ex-dirigeants de l’OM mis en garde à vue restent techniquement possibles. Mais une source proche de l'enquête estime que le plus probable est que ce coup de filet à l’OM ne soit "qu'un préalable à une autre vague d’interpellations, qui pourrait concerner plus tard des agents de joueurs ou des intermédiaires frauduleux."