Mavuba : « Jouer les trouble-fête »

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Rio, après votre succès 2-0 à Sevojno au 3e tour préliminaire de l’Europa League, la qualification semble dans la poche (match retour jeudi à Lille)…
Oui mais ça peut être une erreur de se dire ça parce qu’on sait qu’on n’est pas à l’abri d’une ouverture du score de leur part. Ils ne seraient alors qu’à un but de la prolongation, donc méfiance. Mais si on garde le sérieux qu’on a mis au match aller, on devrait se qualifier car on a senti une grosse différence à l’aller. On a été solide depuis le début de la préparation même si, sans faire injure à nos adversaires lors des matches amicaux, on a fait face à une opposition qui ne correspondait pas à ce qu’on va trouver en Ligue 1. On ne prend pas de but, on concède peu d’occasions, ce qui est une base vraiment intéressante.
Etes-vous impatient de retrouver votre stade ?
Bien sûr. C’est le premier match à domicile de la saison, trois jours avant de recevoir Lorient. Cela peut nous permettre de reprendre nos marques au Stadium Nord. On a plutôt fait une bonne saison chez nous l’an passé (deux défaites en dix-neuf rencontres de L1, ndlr). On espère continuer sur cette base-là.
Il sera important de bien commencer puisqu’après, vous rencontrerez Marseille, Toulouse et Paris…
On sait que ce sera important avec le calendrier qu’on a derrière. On était au même niveau que Toulouse et Paris l’an passé, et Marseille a fait un recrutement de folie. De notre côté, on a perdu Michel (Bastos), qui était très important mais on a nos automatismes et cela va permettre à d’autres joueurs comme Eden Hazard, Ludovic Obraniak ou Gervinho de se libérer et de faire la différence.
Le tourbillon médiatique qui a secoué le club à l’intersaison a-t-il perturbé le groupe ?
Ce n’est pas habituel à Lille mais ça peut aussi faire du bien. Tout le monde s’est remis en question et, au final, tout est rentré dans l’ordre. Le coach est revenu, Adil (Rami) est là et très motivé, comme Ludo (Ludovic Obraniak). Il a eu une proposition de l’OM et c’est normal qu’il ait voulu y aller. Il est peut-être aller un peu loin dans ces mots mais on l’a raisonné et il a à cœur de faire une bonne saison. J’ai l’impression que ça continue comme si de rien n’était. C’était plus difficile à l’intersaison, quand on n’était pas au club et qu’on n’avait pas trop de nouvelles. Aujourd’hui, c’est revenu à la normale et on a envie de faire de bonnes choses après n’être pas passé loin de la troisième place.
Au final, Rudi Garcia semble renforcé par l’épisode de son vrai-faux départ…
C’est clair. Je pense qu’il est encore plus concerné que l’an passé. Cette situation lui a donné plus de poids et on espère que ce sera bénéfique.
Comment voyez-vous cette saison ?
En termes de potentiel, je pense qu’il y a trois équipes au-dessus de nous (Bordeaux, Marseille et Lyon). Il faut être réaliste, notre championnat devrait se jouer contre Paris, Rennes ou Toulouse. Ce sera difficile mais, si on peut jouer les trouble-fête, on ne va pas s’en priver.
Vous avez été contacté par Séville cet été. Pourquoi avoir décidé de rester à Lille ?
Les discussions n’ont pas mais je me suis posé beaucoup de questions en voyant tout ce qu’il se passait autour de Michel ou Adil. Beaucoup de joueurs cadres avaient des envies de départ. Mais les dirigeants ont été fermes, ils ne souhaitent qu’un seul départ. J’ai vite été rassuré. Notre équipe est encore compétitive et j’avais envie de continuer avec le Losc.
Pensez-vous toujours à la sélection française ?
Médiatiquement, Lille ce n’est pas Marseille, Paris, Bordeaux ou Lyon mais si on a de bons résultats et que je fais de bonnes performances, pourquoi pas. Quand on voit Sissoko retenu alors qu’il joue à Toulouse, ça laisse de l’espoir.