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Mbia : « J’ai bien failli ne jamais jouer au foot »

Le milieu camerounais de l'OM a bien failli ne jamais jouer au football.

Le milieu camerounais de l'OM a bien failli ne jamais jouer au football. - -

Avant le grand choc face à Lyon, le milieu camerounais nous parle de son intégration à Marseille et évoque également ses débuts chaotiques.

Stéphane Mbia, quatre mois après votre arrivée, comment vous sentez-vous à Marseille ?
Je suis arrivé dans un grand club, c’est sûr. Le fait d’être ici est prestigieux. Marseille est le meilleur club en France. Il faut donc prouver aux gens que tu mérites d’avoir été recruté. Il faut toujours essayer d’être le plus performant possible. La passion des Marseillais est impressionnante. Quand on se balade dans la ville, presque toutes les voitures ont l’insigne OM. Les infrastructures sont très bonnes. L’organisation est bien calée. C’est un très bon choix.

Vous ne regrettez pas de ne pas avoir signé en Angleterre ?
Non, j’ai fait un choix sportif. Je suis arrivé ici pour progresser. J’ai la chance de côtoyer un entraîneur comme Didier Deschamps qui a gagné beaucoup de titres partout où il est passé. Je suis très content d’être ici. Je sais que si tout se passe bien j’irai peut-être dans un très grand club. Manchester United j’en rêve depuis que je suis à Rennes.

Vous avez joué au milieu et en défense. Avez-vous une préférence ?
Je préfère le milieu de terrain parce que j’ai été formé comme ça. Au milieu, tu es la base de l’équipe et la première relance. Mais bon il faut toujours répondre présent, quelque soit le poste où le coach vous fait jouer. Ces temps-ci, j’ai joué en défense. Diawara a été suspendu. Gaby (Heinze) a été malade. Si c’est pour le bien de l’équipe, je suis prêt à redescendre d’un cran. J’ai eu la chance de recevoir une bonne formation qui me permet de jouer aux deux postes. Si tu me mets gardien, je pourrais même y aller !

Au milieu, vous n’hésitez pas justement à replacer tout le monde, même Mamadou Niang quand il le faut…
Oui, mais c’est arrivé parce qu’on était dans une situation difficile. Il fallait absolument qu’on marque. On s’est dit les choses pour le bien de tout le monde. On est tous là pour la même chose : gagner des titres. Il faut s’écouter et communiquer. C’est très important dans une équipe.

Pourtant, vous avez bien failli ne jamais devenir footballeur professionnel…
Oui, mon père voulait que je sois à fond dans les études. Ma mère me voyait plutôt comme footballeur. J’avais un entraîneur, Monsieur Kiry, à Yaoundé qui voulait absolument que je joue dans son équipe. J’avais 6 ans. Il est venu un soir demander à mon père que je vienne dans son club. Il a même supplié mon père et ça a marché.

Quel souvenir gardez-vous de ces moments là ?
Je pense à chaque fois que je rentre sur le terrain de l’époque où je suis allé à la Kadji Sport Académie (Samuel Eto’o et Eric Djemba-Djemba, y ont été formés, ndlr). C’était à Douala, quand j’avais 13 ans. J’ai galéré là-bas. J’étais à l’internat, loin de ma famille. Pour avoir refusé de signer une licence à la Kadji, j’ai été mis dehors. Mais heureusement, je suis allé au Mondial des moins de 17 ans et Rennes m’a repéré. Ça a été un moment difficile, l’un des plus durs de ma vie. Mais ça m’a heureusement forgé le caractère.

La rédaction - Florent Germain