Mercato - Garcia, le défi romain

La Roma l’a confirmé ce mercredi après-midi : Rudi Garcia, désormais ex-entraineur de Lille, va bien prendre place sur le banc du club romain dès la saison prochaine. Un contrat de deux ans, plus une année en option, qui le voit devenir le premier technicien né et formé en France à coacher en Serie A.

L’imagerie populaire de la Rome antique, souvent plus mythe que réalité, raconte une foule les pouces pointés vers le bas pour demander la mise à mort d’un gladiateur. Si les supporters de la Roma ne réserveront pas un sort similaire à Rudi Garcia, même en cas de mauvais résultats, le désormais ex-entraineur de Lille va devoir apprendre à gérer la pression d’un des clubs italiens les plus populaires. Où le besoin de résultats peut vite redistribuer les cartes en cas de mauvaise période.

Pour la première fois dans l’histoire du football, un technicien né et formé en France va s’installer sur le banc de touche d’un club de Serie A (Didier Deschamps aurait pu mais a quitté la Juventus Turin juste après sa remontée de Serie B). Et pas n’importe lequel : la Roma, ses trois titres nationaux, ses neuf Coupes d’Italie, son stade olympique et son joueur emblématique, un certain Francesco Totti. Une véritable institution que va prendre en main Garcia, 49 ans, après avoir mené le LOSC à un doublé championnat-Coupe de France (saison 2010-2011), et à un style de jeu plaisant souvent loué et reconnu par ses pairs.

« Je préfère parler d’objectif de jeu plutôt que d’objectif de place, a d’ailleurs déclaré Garcia lors de sa conférence de présentation depuis… New York et diffusée sur YouTube. La Roma a besoin de retrouver l’Europe, mais je pense que mon rôle est de me concentrer sur la qualité du jeu de l’équipe. Car, tout simplement, je pense que lorsqu’on joue bien, on a beaucoup plus de chance de gagner les matchs. Ma philosophie de jeu est offensive, mais je n’oublie pas que pour gagner les matches, il faut aussi une très bonne base défensive. »

« Je sais ce que représente le club »

Un temps annoncé dans le viseur de Malaga, une piste vite abandonnée, Garcia a finalement séduit James Pallotta, président et actionnaire majoritaire de la Roma, et été préféré à Marcelo Bielsa et Laurent Blanc, dont les demandes sur les plans des émoluments et du staff auraient refroidi les dirigeants. Officialisée ce mercredi après-midi sur le site de la Roma, après des négociations menées par le directeur sportif giallorosso Walter Sabatini, sa signature porte sur un contrat de deux ans (plus une année en option) avec le sixième du dernier championnat d’Italie.

Le portrait diffusé par le club sur son site officiel montre déjà la confiance placée dans le projet du natif de Nemours. Et tente de rassurer des fans pour qui le nom Garcia ne dit pas grand-chose : « Un coach tourné vers l’attaque dont les systèmes préférés sont le 4-3-3 et le 4-2-3-1. (…) Il a basé ses succès sur la vitesse, le mouvement sans ballon et les passes rapides. (…) Le style de football du Barça et l’approche pragmatique de son ami Rafa Benitez sont ses modèles à suivre. (…) Personnalité charismatique, il est un fort leader dans le vestiaire et sait comment obtenir le respect. » Cerise sur le gâteau pour la Roma, Garcia parle couramment l’italien.

Cerise sur le gâteau pour la Roma, Garcia parle couramment l’italien. « Je sais ce que représente le club, je connais les joueurs, ajoute-t-il. Maintenant, j’ai besoin d’aller sur place, à Trigoria (le centre d'entraînement de la Roma, ndlr), pour rencontrer les joueurs et connaître les hommes, parce que c’est important. Je sais qu’il y a de grands joueurs dans cette équipe, mais nous avons encore beaucoup de travail dans les prochains jours, pour définir l’équipe de la Roma 2013-2014. » Reste à savoir si la greffe va prendre. Ou si les pouces vont finir par se baisser un jour.

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A. H.