Micoud : « Ce serait bien que Blanc se positionne clairement »

Invité de Luis Attaque, l’ancien joueur de Cannes, Bordeaux, Parme et du Werder Brême a évoqué l’actualité du ballon rond. De Bayern-Lyon en C1 aux Girondins de Bordeaux, en passant par Raymond Domenech, Johan Micoud, 36 ans, a répondu à toutes les questions sans langue de bois.

Vous qui avez joué en Bundesliga sous les couleurs du Werder Brême, que vous inspire cette équipe du Bayern qui va défier Lyon mercredi en demi-finale de la Ligue des champions ?
Comme d’habitude, il faudra se méfier de leur mental. Au vu de leur début de saison, on ne les attendait pas du tout là. C’était limite catastrophique et Louis van Gaal avait failli se faire virer. Ils ont redressé la barre petit à petit. Franck Ribéry est revenu en forme. Robben a fait énormément de bien.

Qu’est-ce qui fait la force de cette équipe ?
Ils ne doutent jamais. Quand ils ont été menés 3-0 à Manchester (3-2, en quart de finale retour de la C1, ndlr), tout le monde pensait que c’était fini. Mais les Bavarois ont mis un but juste avant la mi-temps qui les a relancés. Même quand ils ne sont pas bons, l’équipe est solide. Les deux défenseurs centraux, Van Buyten et Demichelis, sont bons dans les duels, mais peut-être que Lisandro va leur faire du mal car il est vif. Les Lyonnais ont retrouvé un état d’esprit sans faille depuis le début de l’année 2010. Il faudra être aussi solide mentalement.

Que pensez-vous de l’affaire de mœurs dans laquelle Franck Ribéry est impliqué ?
Je n’étais pas au courant. J’étais depuis quelques jours à la campagne. Le Bayern va tout faire pour le protéger. Sinon, il y a un journal qui s’appelle Bild qui est friand de ce genre d’histoires. Ça ne va pas forcément l’aider.

« Domenech a une dent contre moi depuis les Espoirs »

Vous avez été champion de France avec Bordeaux en 1999. Quel regard portez-vous sur le parcours des Girondins cette saison ?
On constate que la Ligue des champions peut être une bonne chose, mais elle peut aussi faire très mal. Ils ont eu du mal à digérer l’élimination contre Lyon en quarts de finale. Les mauvais résultats s’enchaînent et ils n’arrivent pas à réagir.

Selon vous, Laurent Blanc sera-t-il toujours à Bordeaux la saison prochaine ?
C’est difficile de répondre car je ne suis pas à l’intérieur club. Mais ce serait bien pour l’ensemble des joueurs qu’il se positionne clairement. Qu’il parte ou qu’il reste, il faut qu’il le dise. Entre les deux, il laisse planer le doute. Ce n’est pas la meilleure solution pour avoir un groupe stable.

Vous n’avez pas participé à la Coupe du monde 2006 en Allemagne. Avez-vous toujours une dent contre Raymond Domenech ?
Non, pourquoi ? Lui en a une contre moi depuis plus longtemps. Depuis les Espoirs. C’est la période où je l’ai côtoyé. Depuis, je n’ai plus eu de nouvelle. Il y a quelque chose qui n’a pas dû lui plaire. J’ai entendu dire qu’il avait quand même eu des résultats. Moi je ne les ai pas vus. A l’Euro 2008, on a été éliminé au premier tour et sans les retours de Zidane, Makelele et Thuram, je ne sais même pas si on aurait pu se qualifier pour la Coupe du monde en 2006. On a décidé de le conserver après l’Euro, pour moi c’est une erreur. En Afrique du Sud, on n’est pas favori, mais c’est finalement peut-être la meilleure chose qui puisse nous arriver.

Yoann Gourcuff est un peu votre successeur à Bordeaux. Doit-il quitter les Girondins cet été pour s’épanouir ?
Je ne sais pas. Il a dit que son destin pouvait peut-être être lié à celui de Laurent Blanc. Ce n’est peut-être pas la meilleure chose qu’il ait pu dire ces derniers temps. Aux Girondins, c’est un instable en ce moment et on entend les joueurs parler de départ. Ça laisse planer le doute.