Monaco: "La Coupe du monde est devenue un objectif", admet Youssouf Fofana

Youssouf, comment expliquez-vous cette lourde défaite (4-0) subie sur la pelouse de Trabzonspor jeudi?
C’est dur parce que le score ne reflète pas forcément le match. Ça fait mal à l’ego mais on fait du foot et il ne faut pas rester sur les défaites. Ce n’est pas la première et ce ne sera pas la dernière de notre carrière. Cette saison on a la superbe chance de jouer tous les trois jours. Il faut l’utiliser comme une force et aller de l'avant.
L’entraîneur Philippe Clément a parlé de leçon de vie…
Je pense que nous nous sommes trop précipités. On avait l’impression qu’il fallait tout de suite revenir au score. Ce n’était peut-être pas la meilleure chose à faire parce qu’on l’a fait chacun de notre côté. C’est une leçon pour l’avenir et nous allons faire en sorte de travailler sur ce point pour mieux gérer les matchs lorsque le scénario n’est pas favorable. On doit réagir tous ensemble.
Avez-vous parlé à Alexander Nubel qui a fait une erreur et qui a encaissé quatre buts ?
Je ne pense pas qu’il ait besoin que tout le monde vienne le voir et le rassure. Alex est un homme de vestiaire très calme. Il y aura forcément des joueurs qui iront lui parler, mais je ne pense pas en faire partie. Kévin Volland et Ismail Jakobs ont une forte relation avec lui. Ce serait mieux que ce soit eux qui lui parlent.
Mais c’est important aussi la confiance entre ses coéquipiers…
Je suis d’accord mais je pense que la confiance du coach est beaucoup plus importante que celle des joueurs. Si vous avez la confiance du coach, les joueurs qu’ils vous aiment ou non vous vous en foutez un peu ! C’est comme vos collègues et votre patron… Donc si le coach aligne un joueur, c’est qu’il a sa confiance et donc forcément il aura celle des joueurs.
Avec désormais votre statut de joueur international, quel est votre rôle au sein du vestiaire dans ce genre de situations?
Le statut ne veut pas dire grand-chose. Dès le début de la saison j’ai su que j’allais être un cadre du vestiaire. Mais pour ma part, je suis plus un leader sur le terrain. Dans le vestiaire je n’ai pas encore le recul et les mots pour parler à l’assemblée… Ça viendra, ce n’est qu’une histoire de semaines ou de mois.
Comment l'expliquez-vous? C’est parce que les mots ne viennent pas ou c’est plus vis à vis du vestiaire?
Je vais peut-être plus parler à ceux qui peuvent parler au groupe mais je ne vais pas forcément prendre la parole parce que je vais peut-être utiliser des mots qui ne sont pas nécessaires… Quand on parle à un groupe il faut savoir trouver les mots pour que tout le monde comprenne et il y en a qui sont peut-être plus sensibles que d’autres et il faut le comprendre et le respecter.
Vous êtes quelqu’un de très exigeant envers vous-même, est-ce que c’est aussi pour ça?
Mes proches me disent que je suis trop dur mais personnellement j’en ai besoin. C’est aussi peut-être pour ça que je ne prends pas la parole quand ça ne va pas. L’exigence que je me mets je vais peut-être la mettre sur tout le monde et le groupe n’en a pas forcément besoin. Par exemple, le coach sait que je suis exigeant envers moi-même. Du coup, quand il me parle, il essaie de ralentir les choses. Moi je ne l’entends pas de cette oreille là, je veux toujours aller plus vite le plus haut.
Que vous a apporté cette première convocation en Bleu?
Humainement ça m'a apporté beaucoup de choses. J’ai pris confiance et j’ai aussi plus de recul sur les choses, pour préparer et appréhender les matchs. Après je ne vais pas vous mentir, j’ai côtoyé qu’une semaine le groupe France.
La Coupe du Monde au Qatar dans un mois, c’est un objectif?
Je ne vais pas faire de la langue de bois. J’ai été en sélection à la dernière trêve, du coup c’est devenu un objectif. Au final tu te rends compte que tu n’es pas si loin que ça. Je ne me focalise pas dessus. Les semaines à venir vont être déterminantes. Je vais tout faire pour être au moins dans les potentiels sélectionnés et le coach fera ses choix. Faudra que j’en ressorte sans regret.
Est-ce que ça ajoute de la pression?
Vraiment pas du tout! J’espère que vous me croyez (rires).