Montpellier a-t-il l’étoffe du champion ?

Younes Belhanda - -
Belhanda, une absence qui tombe mal
La scène a duré de longues minutes. Trop heureux de bénéficier d’un penalty qui pouvait offrir la victoire à son équipe, le milieu montpelliérain s’est laissé emporter par les provocations de Jérôme Leroy, un ancien Parisien, et de Cédric Mongongu. Rappelé à l’ordre une première fois, il a continué à brancher ses adversaires avant de se faire exclure. Là encore, il a continué à tenir des mots doux à Mongongu avant que ce dernier ne le frappe. Déjà sous le coup d’une suspension avec trois cartons jaunes écopés lors des dix derniers matches, Belhanda risque au minimum deux matches de suspension. La sanction pourrait être étendue à trois matches. Du coup, il a peut-être disputé le dernier match de la saison, mardi à la Mosson… Un gros coup dur dans la course au titre. « C’est un joueur important dans le dispositif de Montpellier, rappelle Luis Fernandez. Sa réaction est dommageable et gâche la fête. »
Un manque de maitrise inhabituel
Montpellier avait remporté ses deux dernières matches face à Valenciennes et Toulouse (1-0) selon le même scénario : une ouverture du score rapide et une maitrise collective à toute épreuve. Face à Evian, les Montpelliérains ont ouvert le score plus tardivement (42e) avant de se relâcher immédiatement en encaissant l’égalisation dans la foulée. Comme s’ils s’étaient déjà vu sur la voie royale les menant au titre… « Montpellier est un peu moins bien, ressent Luis Fernandez. Ils ont eu de nombreuses occasions pour marquer plus rapidement. Ils ont ouvert le score avant de prendre un but cinq minutes plus tard. D’habitude une fois qu’ils ouvraient la marque, ils gagnaient le match 1-0. » Pour preuve, les hommes de René Girard se sont imposés à neuf reprises sur ce score cette saison. A leur crédit, les Héraultais ont fait preuve d’énormément de solidarité pour arracher le match nul alors qu’ils étaient menés.
Un calendrier très piégeux
Les deux points perdus par Montpellier face à Evian-Thonon-Gaillard ont pris plus de relief au regard du calendrier qui attend le MHSC : un déplacement à Rennes (4e), la réception de Lille (3e) puis un duel à Auxerre qui lutte pour le maintien. Un matelas de huit points d’avance aurait permis d’aborder ces échéances avec plus de confort. Les Montpelliérains devront s’en contenter de six. « Quand t’as l’occasion de tuer le championnat à l’occasion d’un match aussi compliqué, t’es toujours déçu, reconnait Geoffrey Dernis. Mais on est revenus au score et ça montre qu’on ne lâchera rien jusqu’au bout. »