
Montpellier-Bastia / Belhanda : « Je ne demande pas à être aimé »

Younès Belhanda - -
Younès, après un début de saison vraiment difficile, on a l’impression que Montpellier va mieux. Est-ce le cas ?
C’est vrai qu’on a fait un début de championnat qui n’est pas digne de nous. On a essayé de remonter la pente ces derniers temps. On reste sur deux victoires et comme le coach l’a dit, on est en train de chasser les autres équipes. Mais on n’est pas en train de défendre notre titre. On essaye de faire mieux que ce qu’on a fait auparavant. Ce n’est pas notre place. Et sans incriminer les autres équipes, je pense qu’on a une équipe pour terminer dans les six premiers.
Comment expliquez-vous ce début de saison moyen ?
Ça change d’une saison sur l’autre. Il faut prendre un bon départ et on n’a pas su le prendre. Peut-être qu’on est resté sur nos acquis de l’année dernière et qu’avec ce titre de champion, on n’est pas redescendu sur Terre. Après, c’est un truc que tu ne peux pas expliquer. Soit ça marche, soit ça ne marche pas. Et nous, d’entrée, ça n’a pas marché. En fait depuis le match à New York face à Lyon (défaite aux tirs au but lors du Trophée des champions, ndlr). Il faut être en forme dès le début et il n’y a pas de place pour l’à-peu-près.
D’un point de vue individuel, cela n’était pas non plus du très grand Belhanda…
J’ai eu cette blessure (à la cheville gauche, ndlr) et j’ai toujours cette crainte. Quand je joue, j’ai toujours cette crainte et même à l’entrainement. J’ai mes appuis qui ne sont pas très bons quand je pars sur la gauche et j’ai toujours un peu peur. Après, je dirais aussi que ma préparation a été bâclé, j’ai pris du poids. Ça joue aussi au mental et il n’a pas été bon depuis le début de l’année. Je me remets en question. Je n’ai pas été bon. Mais une fois que tu es bien physiquement, tu arrives à mieux combiner avec tout ce qui est à côté de toi.
Comment avez-vous vécu la première campagne de Montpellier en Ligue des champions ?
Avant, je la regardais à la télé. Maintenant je l’ai jouée, donc c’est bon, je peux m’arrêter (rires). Non mais c’est vrai que c’est une expérience assez riche pour le club et pour nous de jouer contre des clubs qui ont déjà joué cette compétition à plusieurs reprises. Ça fait grandir et là aussi tu vois qu’il n’y a pas d’à-peu-près dans ce genre de match. Le moindre détail se paie cash. Et puis on a joué dans des stades de fou : Schalke, où le stade est couvert, l’Emirates (d’Arsenal), où on perdait mais où ne voulait pas arrêter le match… Ce sont des supers moments à vivre.
On vous a vu réagir aux sifflets de certains supporters. Leur en voulez-vous ?
Ce que je reproche aux supporters qui me sifflent, c’est leur choix. Ils ont payé leur place et ils me sifflent s’ils veulent. Mais s’il y a une réaction de ma part, ils doivent l’accepter aussi. Après je ne demande pas à être aimé. Mais c’est comme ça. Il y a des saisons où on t’applaudit, des saisons où on te siffle, c’est comme ça. Ce que je dis n’est pas adressé à tous les supporters, parce que certains ne m’ont pas sifflé. Mais ceux qui m’ont sifflé, ils le prennent pour eux. Mais je ne regrette pas mon geste (adressé aux supporters après son but contre Ajaccio samedi, ndlr).
Et ça vous apporte quoi, ce genre de défi que lance le public ?
J’aime bien. C’est ce qui me donne le peps pour jouer. Vous avez vu, j’ai marqué quatre buts à l’extérieur. J’ai besoin de ce public extérieur qui me siffle, qui sont contre nous. Ça me donne une motivation en plus. Quand j’ai entendu les sifflets c’est un peu comme si j’avais joué à l’extérieur. Mais il y a des supporters qui ne sont pas des supporters. Ce sont des spectateurs qui sont là pour critiquer. Après je ne suis pas là "contre eux". Je suis là pour faire mon travail sur le terrain. Je suis un footballeur professionnel. Je ne vais pas m’attarder à cela. Mais une fois qu’une petite majorité sifflera, ils auront le droit à ça aussi.