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Montpellier, ces « vieux » si précieux

Geoffrey Dernis

Geoffrey Dernis - -

Si le vestiaire montpelliérain est toujours soudé malgré l’affaire Belhanda, il le doit en partie à ses « anciens ». Pas tous titulaires, ils ont su canaliser la fougue des jeunes et guider leur équipe vers le titre.

Geoffrey Dernis n’est pas le joueur le plus triste du vestiaire montpelliérain. Chambreur né, l’ancien Stéphanois est presque aussi réputé pour ses accélérations que pour son humour décapant. Illustration lundi soir à Rennes (0-2)Montpellier a fait un pas de plus vers le titre. « Ce qui est bien ce soir, c’est qu’il n’y a pas eu de penalty », lâche-t-il froidement avant d’éclater de rire. Quelques jours plutôt, « l’affaire » du penalty (manqué) par Souleymane Camara contre Evian (2-2) avait mis le feu à la Paillade. Enfin plutôt un feu de paille. Car « les anciens » ont très vite fait retomber la tension.

Une autre forme de victoire pour le club héraultais à moment crucial de la saison. Rappel des faits. Jeudi matin, le jeune Younes Belhanda met le feu en reprochant à Olivier Giroud de ne pas prendre ses responsabilités sur un penalty sifflé en faveur de son équipe en fin de rencontre. Son erreur ? Son mode de communication, la presse. « On lui a dit qu’il n’aurait pas dû parler, raconte Geoffrey Dernis. Il en était conscient et s’est excusé auprès du groupe. L’histoire a été vite entérinée. On est costaud mentalement. »

Ils s’appellent Geoffrey Dernis, Romain Pitau, Cyril Jeunechamp ou Vitorino Hilton. Pas tous titulaires, ils sont en revanche très écoutés. Leurs points communs : la trentaine passée et une expérience en Ligue 1 qui en font les garde-fous du vestiaire de René Girard. « Ils sont arrivés au club avec leur expérience et nous apportent leur savoir et leur mentalité », se réjouit le technicien héraultais. Geoffrey Dernis (31 ans, 207 matches en Ligue 1) parle aux attaquants, Romain Pitau (34 ans, 320 matches) davantage à Benjamin Stambouli.

Dernis : « On a tous fait des bêtises, ça leur servira »

Quant à Vitorino Hilton et au doyen Cyril Jeunechamp (36 ans), ils donnent des conseils aux défenseurs comme Henri Bedimo. « Moi, je préfère parler de joueurs expérimentés plutôt que d’anciens, affirme l’arrière gauche montpelliérain. Ils ont du vécu, c’est toujours bénéfique. Peu importe leur temps de jeu, ils ont su garder leur état d’esprit. C’est important pour aller au bout. Quand on traverse une période difficile, ces joueurs expérimentés prennent la parole et rassurent. »

Si le vestiaire n’a pas implosé après l’affaire Belhanda, c’est parce que ces trentenaires ont su agir comme il le fallait. « On s’est vite réunis entre joueurs pour se dire les choses et notamment qu’on avait beaucoup à gagner, explique Geoffrey Dernis. On n’a pas commencé à douter avec ces petites péripéties. Ce groupe est à l’écoute. On a tous fait des bêtises. Ça leur servira. Ce qui s’est passé a peut-être renforcé le lien qui nous unit et qui fait que nous sommes prêts à faire front. » Jusqu’au 20 mai.

Aurélien Brossier avec Julien Landry