Montpellier, la C1 et… le maintien

René Girard et John Utaka - -
Depuis dimanche soir, René Girard découvre l’envers du décor d’un titre de champion et les désagréments qui accompagnent sa nouvelle notoriété. « En 25 ans, je ne suis sorti qu’une seule fois en boîte de nuit pour boire un coup, mais c’était mérité quand même, raconte l’entraîneur de Montpellier. Il y avait des caméras partout. En rentrant à la maison, j’ai pris ‘’un coup de fer’’ par ma femme qui m’a demandé : ‘’c’est qui la blonde à côté de toi ?’’ Je ne la connaissais pas. J’ai encore du succès ! » Si l’environnement a quelque peu changé autour de lui, l’ancien entraîneur des Espoirs français est vite redescendu sur terre au moment de dresser les perspectives de la saison à venir, dont l’objectif a déjà été fixé : le maintien. Et ce n’est pas la présence du trophée en salle de presse, ce mercredi, qui lui a fait perdre son sens de la mesure.
Malgré la qualification en Ligue des champions, Montpellier ne fera pas n’importe quoi sur le marché des transferts. Le premier chantier consistera à conserver l’ensemble de l’effectif et y ajouter un ou deux éléments. « Tous les joueurs sont encore sous contrat, rappelle Laurent Nicollin, le président délégué. A part Olivier (Giroud), qui a une clause qu’on ne peut pas refuser puisqu’il y a une somme fixée qui est prévue. » A l’instar de Tino Costa et Victor Hugo Montano, partis à Valence et Rennes en 2010 contre de belles sommes (6,5 millions d’euros chacun), le club héraultais ne s’opposera à un départ en cas d’offres conséquentes. Il n’entrera surtout pas dans la surenchère au niveau des salaires, dont les seules augmentations devraient concerner les joueurs formés au club.
La.Nicollin : « Rassurez-vous, on aura une équipe compétitive »
« On ne fera pas ce qu’on ne peut pas faire, prévient René Girard. On est en train d’essayer d’anticiper ce qu’il peut se passer pour avoir une équipe compétitive. L’an prochain, on aura quatre compétitions à mener. » Le champion de France ne s’affole pas. Aucun nom ronflant n’est annoncé du côté du MHSC, qui a tout de même assuré ses arrières en cas de départ(s). « On a des voies de recours et de substitution au cas où, assure Laurent Nicollin. Rassurez-vous, on aura une équipe compétitive l’année prochaine. » Plutôt épargné par les blessures cette saison, l’effectif sera davantage mis à contribution la saison prochaine avec les six matches de poule de C1 au programme. René Girard en espère même davantage. « Ça va être un beau challenge, difficile à relever. On n’aura pas peut-être pas un effectif pour gagner la Ligue des champions… quoi qu’on ne sait jamais puisqu’en début d’année personne ne nous promettait le graal et il est bien là ! »
Le titre de l'encadré ici
Une saison riche en anecdotes|||
Pendant cette fantastique saison, les Montpelliérains ont vécu de bons moments en coulisses. Dès la première conférence de presse de Vitorino Hilton, le Brésilien a une phrase qui fait rire l’assistance : « Il y a un groupe de qualité, je suis sûr que l’on va finir dans les 5 premiers, voire mieux ». Le Brésilien s’est montré plutôt clairvoyant. Au soir de la victoire contre Nancy le 29 octobre, Henri Bedimo, lui, s’agace : « Le tube de l’été est fini, il faudra trouver autre chose ». Au fil de l’année, Montpellier fut aussi le tube de l’automne, de l’hiver et du printemps… Au mois de décembre, le terrain d’entraînement est impraticable et les joueurs partent sur le synthétique à 1km. René Girard souhaite qu’ils rentrent en courant. Mais une petite dizaine se tasse dans le camion de l’intendant pour rentrer plus vite. Belhanda se faufile dans la voiture d’un spectateur et Cabella rentre sur le capot de l’attaché de presse ! De son côté, Geoffrey Dernis, le trublion de l’équipe, réussit à détendre l’atmosphère à chaque fois qu’elle devient plus lourde. Il restera comme l’un des personnages centraux du vestiaire…
L.Po. avec JL