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Montpellier, la cassure

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La nouvelle contre-performance des Montpelliérains face à l’Olympiakos en Ligue des champions a fait apparaitre des tensions entre certains joueurs et leur entraîneur, René Girard. La réception de Nice samedi s’annonce capitale.

Rien ne va plus chez les champions de France. Mercredi soir face à l’Olympiakos en Ligue des champions (2-1), la 7e défaite en 12 matches toutes compétitions confondues du MSHC a mis en lumière de nouveaux signaux inquiétants de la mauvaise santé physique et surtout mentale des Héraultais. Au cœur de la tourmente, René Girard. Dans les coulisses de la Mosson, le technicien montpelliérain n’a pas manqué de fustiger une nouvelle fois le comportement de ses troupes. « J’ai entendu deux, trois commentaires de mes joueurs après le match qui me gênent un peu, a-t-il dit à chaud. J’aimerais qu’ils aient ce que j’ai dans le ventre. « On a bien joué, on n’a pas eu de chance ». Stop ! Il va falloir revenir à la réalité. Finis les cadeaux. »

Même si l’entraîneur des champions de France affirme se remettre lui aussi en cause (« Je m’en veux aussi, c’est peut-être moi qui fais les mauvais choix »), ses sorties passent de moins en bien auprès de ses joueurs. « Le coach est tout le temps en train de nous gueuler dessus, et on ne sait plus sur quel pied danser », soupire un joueur.
Chose inhabituelle, ce jeudi matin, au lendemain de cette nouvelle contre-performance en Ligue des champions, René Girard a réuni ses joueurs dans le bungalow-presse durant 20 minutes. Il a probablement été longuement question de ce revers au goût amer puisque la copie des Montpelliérains face aux Grecs fut loin d’être médiocre : « On a retrouvé de la qualité mais on perd, souffle un joueur montpelliérain. Le groupe est abattu. Les signaux sont mauvais. »

« Une culture du silence »

C’est désormais une certitude, l’état grâce de la saison passée est bel et bien fini. Pour René Girard, les solutions pour sortir de l’impasse ou « de la psychose », selon ses propres termes, semblent se réduire au fil des échecs. « On ne comprend plus le comportement du coach, confie un Montpelliérain. Les attitudes ont changé par rapport à l’année dernière. Il croit qu’on remet en cause son autorité lorsqu’on lui parle alors que ce n’est pas le cas. Il y a une certaine culture du silence. Cela me donne l’impression qu’on va droit dans le mur. »
Si la fissure entre le technicien et une partie de ses joueurs semble bien réelle, au sein du groupe, la rupture est aussi palpable, notamment entre jeunes et joueurs expérimentés tels que Romain Pitau ou Cyril Jeunechamp. Privés de temps de jeu, certains anciens cadres ont perdu du poids dans le vestiaire.
C’est dans ce contexte explosif que Montpellier s’apprête à disputer, samedi, son match le plus important de la saison à la Mosson contre Nice. Car si le départ de Girard n’est pas encore d’actualité, une sixième défaite du MHSC, 16e de L1, changerait clairement la donne.