Montpellier s’installe

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C’est finalement une habitude qui se répète depuis plus d’un an. Quand Bordeaux patine, Marseille n’en profite pas. La prestation d’hier des Olympiens n’a donc pas dérogé à la règle. Alors que Bordeaux avait concédé le nul contre Boulogne (0-0) quelques minutes avant le coup d’envoi de ce match, l’OM n’est pas parvenu à s’imposer dans l’Hérault. A tel point qu’on peut se demander si ce ne sont pas les hommes de René Girard qui contrarieront les plans de la bande à Blanc dans les prochaines semaines. Avec ce succès, Montpellier est en effet revenu à six points des champions de France en titre.
Sur le banc montpelliérain, on n’a d’ailleurs pas attendu le coup de sifflet final pour se féliciter de cette victoire. « Personne ne nous attendait là. C’est énorme ce qu’on fait », lâchait ainsi Souleymane Camara au micro d’Orange. Le tout sous les gentilles moqueries de son coéquipier Geoffrey Dernis. Pourtant, au regard de l’entame de match, on imaginait mal les locaux s’en sortir aussi bien. Sans doute parce que Marseille, par l’intermédiaire de Mamadou Niang, avait réussi la meilleure entame. Le sauvetage de Jourdren dès la 2e minute dans les pieds du Sénégalais après une passe de Ben Arfa, peu en réussite hier, laissait augurer du pire.
Marseille doit se remobiliser
Mais si certains avaient pu émettre des doutes sur la capacité des Montpelliérains à soutenir leur rythme sur les seize journées restantes, ils peuvent vite se rassurer. Le très mobile Montano (6e) tirait d’ailleurs sur la barre un coup-franc, rassurant ainsi toute son équipe. Après cette entame en fanfare, le jeu retombe en intensité et se hache. A tel point que l’arbitre de la rencontre, M. Fautrel, sort le carton jaune à sept reprises (quatre pour Montpellier, trois pour Marseille). Logique donc de voir les deux équipes rentrer aux vestiaires sur un match nul et vierge.
Mais dès l’entame de la deuxième période, le feu follet Aït-Fana, à la conclusion d’un jeu en triangle avec Jeunnechamp et Pitau, se faufile entre Diawara et M’Bia pour l’ouverture du score (48e). La Mosson s’embrase et chambre les visiteurs. Les « mais ils sont où les Marseillais ? » ou encore les « olé, olé », descendent des tribunes. D’autant que l’OM ne réagit pas et se fait cruellement trimbaler par la jeune classe héraultaise. Et l’inévitable intervient à la 78e minute avec un but de Cheyrou contre son camp suite à un corner de Costa. Battu pour la première fois en 2010, Marseille devra vite se remobiliser sous peine de vivre une fin de saison pénible. Pas sûr que les supporters et la direction apprécient l’écart de douze points qui les sépare ce matin des Bordelais.