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Montpellier savoure sans modération

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Le surprenant leader de L1 se déplace ce soir à Valenciennes (19h), avec l’ambition de plus en plus crédible d’être sacré champion d’automne dans quinze jours. Un titre loin d’être leur priorité, même si les Montpelliérains se délectent de la réussite qui les accompagne actuellement.

Louis Nicollin est un homme superstitieux. Depuis qu’il reste à Montpellier les soirs de match où son équipe est en déplacement, elle gagne. Alors, le truculent président restera samedi soir dans l’Hérault, devant sa télé. S’il a quasiment tout vécu depuis plus de 35 ans qu’il occupe ce poste, il respire depuis plusieurs semaines un air nouveau et rare, celui du sommet de la L1. S’y voit-il encore en juin prochain ? Non, bien sûr, même s’il glisse que l’exploit est réalisable « si ça veut toujours sourire, parce qu’on a quand même beaucoup du cul… » Le talent de ses troupes reste tout de même le principal vecteur de leur réussite actuelle, quasi insolente. Mais le classement qui en découle lui donnerait presque de l’urticaire : « Ca me file le stress. Si on était en milieu de tableau, à peu près sûr de ne pas descendre, je serais bien. Mais là, premier, ça me fout le trouillomètre à zéro ! »

Comme d’habitude, Loulou en fait des tonnes, mais toujours avec bonhommie. Avant le défi de Valenciennes, il s’ébroue dans tous les sens. L’Europe ? « Oui, on va se qualifier… mais grâce à la Coupe de France ! Je suis con, hein… » Le mercato, avec le départ annoncé, notamment, de Bellanda pour la CAN ? « Je ne vois pas qui peut le remplacer, à part Eden Hazard ! Je ne suis pas d’accord pour recruter au mercato, mais si René (Girard) veut vraiment un joueur, il l’aura ! Mais mon petit doigt me dit qu’Aït-Fana va revenir au haut niveau », glisse-t-il avant de tempêter contre le public qui boude toujours les travées de La Mosson.

Ne pas revenir à vide

Le nouveau statut du MHSC étonne encore un peu tout le monde là-bas. Mais à force de planer au-dessus de la L1, on prend des habitudes, même dans le discours : « En étant premier, ça change le regard des autres. Valenciennes va essayer de faire tomber le leader, c’est normal. A nous d’être prêts », récite ainsi René Girard, entraîneur aussi comblé que prudent. Tout aussi surpris, Henri Bedimo, infatigable latéral gauche, découvre lui aussi une nouvelle situation : « On arrive à gérer ça pour l’instant et ça va aussi nous permettre de grandir. On sait que ça ne va pas durer éternellement, alors on en profite. Mais il va aussi falloir venir nous chercher. Ce serait bien de finir dans les trois premiers », assure-t-il.

Montpellier débarque dans le Nord avec la ferme intention de ne pas revenir à vide. Un quatrième succès de rang lui assurerait de conserver le précieux trône et de viser avec un peu plus de précision ce titre de champion d’automne qui lui tend les bras. Louis Nicollin voudrait bien l’offrir à son public juste avant les fêtes, au retour du dernier match de l’année à Evian : « Tous les Montpelliérains seraient contents d’être champions d’automne, même si c’est honorifique. Mais ça rajoutera encore un peu de stress », souffle-t-il. Le genre de stress assurément agréable à supporter.