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Montpellier se prépare à toucher le jackpot

Henri Bédimo, Rémy Cabella et Benjamin Stambouli

Henri Bédimo, Rémy Cabella et Benjamin Stambouli - -

Proche du premier titre de champion de France de son histoire, puisqu’il lui suffira d’un point dimanche à Auxerre, le club héraultais peut se préparer à voir ses revenus exploser. RMC Sport analyse ces enjeux économiques.

Pour le PSG, le titre de champion de France 2011-2012 aurait paradoxalement un impact comptable négatif. Mais l’économie ne se limite pas à la comptabilité. Un club champion de France peut espérer vendre des produits dérivés, améliorer son attractivité commerciale et sportive et augmenter les tarifs de la billetterie. Dans le cas du Paris Saint-Germain, les primes de victoire promises aux joueurs dépasseraient sensiblement le surcroît de recettes qui sépare la première de la deuxième place du championnat (environ 3 millions de droits TV en plus). On peut toutefois estimer que le prestige et les promesses n’ont pas de prix. Le titre est en effet un formidable catalyseur de recettes, surtout dans le cas du club parisien, qui est loin d’avoir épuisé sa propre zone de chalandise, c'est-à-dire, Paris et l’Ile de France.

L’impact d’un titre doit être apprécié dans le temps. Dans le cas du PSG, la première place viendrait récompenser un très fort investissement de départ et rassurerait les supporters. Les symboles ont une valeur. A Montpellier, le titre de champion de France aurait une saveur bien différente. Le budget du MHSC était cette saison de 36 millions d’euros, contre 150 M€ pour Paris dont la logique sportive et commerciale s’inscrit plutôt dans le moyen terme. Pour Montpellier, les droits TV augmenteraient eux aussi de 2,5 millions d’€. Le système français de partage des droits TV est un des plus équitables d’Europe. Il est dégressif, mais régulièrement dégressif.

« Loulou » avait prévu la 17e place

Les droits TV sont calculés sur une double base : les performances des 5 dernières saisons et celles de l’année en cours. La seule variable, celle de la saison en cours, ne produirait donc qu’un modeste ticket. Pourtant, Montpellier pourrait réaliser une saison financière exceptionnelle. Le budget du début de saison avait été calculé sur la base d’une 17e place. Une prévision très pessimiste, mais qui laisse la part belle aux bonnes surprises. M. Nicollin gère son club comme un bon père de famille et nul ne le lui reprochera. Avec une 17e place, Montpellier aurait touché 1,9 millions de droits TV. Le titre rapporterait 18,5 millions.

Que faire des 16,5 millions gagnés en cours de route ? Une première hypothèse consisterait à distribuer de solides primes aux joueurs et à l’entraineur. Une autre reviendrait à capitaliser ce résultat exceptionnel pour renforcer les finances du club et préparer l’avenir, quitte à en laisser une part importante aux services fiscaux, au titre de l’impôt sur les bénéfices (environ 33% pour l’impôt sur les sociétés). L’histoire ne s’arrête pas là. Les revenus de participation au tour préliminaire de la Ligue des champions rapportent environ 7 millions d’€, auxquels s’ajoutent des primes éventuelles de victoire pour 800 000 €, des droits TV et des recettes guichet. Montpellier devra s’adapter à cette perspective. La Ligue des champions peut être un formidable piège pour ceux qui n’y sont pas préparés.

Pascal Perri