Montpellier veut en finir

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Depuis sa victoire dimanche contre Lille 1-0), Montpellier est schizophrène. Le leader du championnat sait qu’il n’est plus qu’à 1 point d’un titre historique, à aller glaner dimanche à Auxerre, mais essaie contre vents et marées de rester bien calé dans son fauteuil. Son président n’y est pas arrivé. Vendredi matin, dans la salle de conférence de Gramont, Louis Nicollin a craqué. « Un peu tressé », le patron du MHSC, connu cette saison pour ne pas faire les déplacements avec ses joueurs par superstition, a planté les journalistes. « Ces chaises, faudra les changer… Quel bordel que c’est, moi je suis vieux, on se croirait dans un cabaret…, bon c’est bon ? Allez ciao ! » Et Loulou est parti, sous les yeux ébahis des médias.
René Girard, lui, n’a pas faussé compagnie à la presse mais l’anxiété est palpable. L’ancien sélectionneur des Espoirs a attendu dix minutes pour lâcher le mot qui brûle toutes les lèvres depuis quelques semaines. « Je ne vais pas boire le champagne à midi parce qu’on joue le titre, lance l’entraîneur. Je préfère le dire à 23h dimanche soir. » La boule au ventre, le cœur qui bat la chamade, les Montpelliérains font comme d’habitude même si en cette fin de mai 2012, rien ne ressemble à ce qu’ils ont pu connaitre. « On essaie de le préparer comme un match ordinaire qui ne l’est pas », résume Girard.
Saihi : « On a gardé les mêmes rituels »
Pas de huis clos, donc, comme ce fut le cas par deux fois la semaine dernière avant le match « de Ligue des champions » face au LOSC. « On a gardé les mêmes rituels, explique Jamel Sahi, l’un des seuls joueurs nés à Montpellier. Jeudi, récup, toros, et pizzas après… » Ça doit être un peu ça les fameuses « valeurs » dont parle le coach quand un journaliste étranger lui demande d’expliquer le succès de son équipe face à l’armada parisienne. « On ne va pas se prendre la tête maintenant », fanfaronne presque Rémy Cabella, qui avait parfaitement assuré l’intérim la semaine dernière en l’absence de Younès Belhanda.
Dehors, Olivier Giroud signe des autographes. Ce samedi, la dernière mise en place des Montpelliérains se fera à l’abri des regards. On annonce 1000 supporteurs à Grammont. « Il y a beaucoup de nostalgie, c’était une belle saison », glisse l’attaquant international qui rejoindra les Bleus à Clairefontaine en début de semaine. « De l’ordinaire qui ne l’est pas », comme dit Girard.
Le titre de l'encadré ici
La ville de Montpellier sur son 31|||
Dimanche soir, trois écrans géants dressés à la Comédie, Port-Marianne et Lunel retransmettront Auxerre-Montpellier, et le multiplex de la 38e et ultime journée de L1. Les bars et restaurants aussi, comme au Riche et à la Cote à l’Os, dans le centre-ville, diffuseront le match. La ville s’habille au couleur du MHSC, à l’image de certaines enseignes du centre commercial de l’Odysseum. Lundi, en cas de titre, l’équipe montera à bord de trois bus à impériale et défilera dans la ville. A 18h, les joueurs présenteront le trophée au balcon de l’Opéra, à la Comédie. Si Montpellier termine 2e, l’agglomération souhaite que les festivités soient maintenues dans la ville. Pas sûr en revanche que les responsables du club, Louis Nicollin en tête et René Girard, son entraîneur, aient le cœur à la fête. Ce qui est certain, en revanche, c’est le stage programmé au Maroc la semaine prochaine avant d’affronter les Lions de l’Atlas en amical, le 25 mai, dans le cadre de la préparation aux éliminatoires de la Coupe du Monde 2014.