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Morel, l'adaptation au ralenti

Jérémy Morel

Jérémy Morel - -

L'ancien Lorientais n'a pas encore trouvé ses marques dans le couloir gauche de l'OM. Adepte des montées incessantes, il a été recadré défensivement par Didier Deschamps. A lui de trouver rapidement le bon équilibre. D'autant que Djimi Traoré est sur le retour.

Quitter son nid est toujours une épreuve difficile. Jérémy Morel est en train de s’en rendre compte. Après neuf ans passés à Lorient, sa ville natale, le latéral gauche peine à trouver ses marques dans son nouveau foyer. A Marseille, passion rime très souvent avec pression. Un contexte brûlant, bien loin de la quiétude morbihannaise, que Morel n’a pas encore totalement apprivoisé. « C’est différent de ce que j’ai pu connaître, reconnait le défenseur de l’OM. Forcément, il y a un temps d’adaptation. J’essaie de le réduire au maximum. J'ai connu des débuts poussifs. Je sais que je ne suis pas encore prêt physiquement, donc ça se ressent sur le terrain. Mais je commence à monter en puissance. »

Ses premiers pas avaient pourtant été fracassants. Un but dès le premier match de préparation face à Vannes (1-0), un autre lors du Trophée des champions contre Lille (5-4), la préface regorgeait de belles promesses. Mais les premiers chapitres ont vite refroidi l’assistance. A la peine lors des deux premières journées de Ligue 1, contre Sochaux (2-2) puis à Auxerre (2-2), Morel a eu un mal fou à verrouiller son couloir. A l’image d’une arrière-garde étonnamment fébrile. Didier Deschamps n’a pas manqué de lui rappeler qu’il était avant tout défenseur. Un message que le Breton de 27 ans a parfaitement reçu. Depuis quelques matches, il regarde surtout dans son dos. Quitte à jouer avec le frein à mains, lui, l’adepte des allers-retours incessants.

« Je suis capable de m'imposer à l'OM »

« A Lorient, je montais souvent. Mais là, on joue dans un autre dispositif, souffle-t-il. Donc je ne peux pas apporter autant que j’ai pu le faire par le passé. Je ne suis pas bridé. Mais j’essaie de me concentrer d’abord sur mon travail défensif. Je sais de quoi je suis capable et je ne doute pas de mes capacités à m'imposer à l'OM. » Censé remplacé Gabriel Heinze, parti à l’AS Rome et Taye Taiwo, au Milan AC, Morel n’a pas hérité d’une tâche facile. L’Argentin tenait la baraque derrière et le Nigérian, malgré un style parfois décrié, était le Marseillais le plus capé en Coupe d’Europe. Une compétition encore inconnue pour le nouveau n°15 du club.

S’il n’appréhende pas l’hymne de la Ligue des champions, celui que Deschamps qualifie de « bon footballeur » sait qu’il doit élever son niveau. Après s’être parfaitement fondu dans un vestiaire où il a retrouvé Morgan Amalfitano et André-Pierre Gignac, Morel doit progresser tactiquement. Et forcer sa nature timide pour être plus agressif. Pour le moment, Djimi Traoré, sa doublure attitrée, est encore en phase de reprise. Mais quand l’ancien joueur de Liverpool - buteur avec la réserve phocéenne ce week-end - sera opérationnel, la concurrence s’annonce rude. A l’aube d’un mois de septembre à haut risque pour l’OM, le défenseur d’origine réunionnaise serait bien inspiré de prendre rapidement son envol.