Nancy, un retour d’enfer

Patrick Gabriel et Romain Grange - -
Pour la première fois depuis 7 mois, les Nancéiens ne voient plus rouge. Si ce retournement de situation inespéré a un effet dopant sur ses troupes, Patrick Gabriel est conscient que le travail est encore loin d’être fini. « D’avoir raccroché le wagon, c’est une bonne chose pour nous, a admis l’entraîneur de l’ASNL dans Luis Attaque, sur RMC. Mais il y a encore beaucoup de points à prendre pour espérer se maintenir ». Un espoir loin d’être interdit puisque depuis la 29e journée, l’ASNL est invaincue en championnat. Mieux, en s’étant extirpée dimanche de la zone de relégation, elle a désormais son destin entre les pieds. « Progressivement, on a pris des points, analyse le technicien lorrain. Et comme les prétendants à la descente nous ont attendus, on les a rattrapés ».
Depuis le début de la saison, l’enfermement de Nancy dans la zone rouge plombait légitimement le moral de tous les acteurs du club. « On était au fin fond du trou », confie Patrick Gabriel. Et vu les faibles résultats de l’ASNL, dégringoler en L2 était une issue quasi certaine. « C’était une longue descente aux enfers, il a fallu établir un plan B et prévoir la descente en Ligue 2, d’alléger la masse salariale pour ne pas mettre le club en difficulté. » Et justement, c’est ce plan de sauvetage qui a servi d’électrochoc : « Pour quelle raison, je ne sais pas, mais ça a libéré les joueurs ».
Gabriel : « Je ne veux surtout pas décevoir les gens »
Entraîneur censé assurer un simple intérim après le limogeage de Jean Fernandez le 10 janvier dernier, Patrick Gabriel s’est imposé au fil du temps. Et avec lui, ses méthodes axées sur la gestion humaine. « Au départ, je suis parti avec ce qu’il y avait, pour ne pas tout chambouler, raconte l’ancien pro passé par Nancy et Tours. Mais progressivement, j’ai remis des joueurs en selle, j’en ai écarté quelques-uns qui étaient en difficulté, je les ai mis ‘au frigo’ pour les ressortir un peu plus tard, et la mayonnaise a pris ».
S’il se sent bien sous sa casquette de coach, Patrick Gabriel refuse de se projeter sur la prochaine saison. « C’est magique d’entraîner une équipe de première division, reconnaît-il. Mais c’est aussi une grosse pression, une grosse attente, une grosse responsabilité, et je ne veux surtout pas décevoir les gens. Ce n’était pas une mission commando, mais une mission spéciale. Et l’attente sera forcément beaucoup plus haute l’année prochaine… ».
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