Nantes: "Kombouaré a été un élément déclencheur pour moi", Lafont explique sa bonne saison

Vous semblez avoir pris une autre dimension depuis le début de la saison. A quoi cela est dû ?
C'est vrai que je me sens de mieux de mieux, surtout depuis l'arrivée du nouveau coach [Antoine Kombouaré]. Je me sentais déjà bien en fin de saison dernière. C'est un peu une continuité. On a beaucoup discuté avec le coach dès qu'il est arrivé... Il m’a dit ce qu’il pensait de moi et ce qu’il fallait que je corrige. Il a été un élément déclencheur pour moi. Cela m'a poussé à travailler plus et être meilleur. Il m'a dit des choses et j'en ai pris conscience parce que je suis à l’écoute et j’accepte facilement les critiques.
Vous les lisez d’ailleurs les critiques ?
Non, je ne les lis pas. Après, cela dépend de qui elles viennent aussi. Les médias ou personnes hors-football, je ne regarde pas. Je prends en compte en revanche celles qui sont constructives en interne. Celles du coach, de l’entraîneur des gardiens [Willy Grondin] ou de certains joueurs etc. Je ne lis quasiment jamais la presse ou alors, je lis quand on m'identifie sur les réseaux sociaux.
Justement, les réseaux sociaux, vous tenez compte de ce qu’il peut être écrit ?
Les réseaux sociaux, c’est un peu spécial. Un jour, t'es le plus nul. Le lendemain, t'es le meilleur joueur du monde. Il faut prendre avec des pincettes tout ça.
Vous avez une famille qui vous suit de près. Vous êtes à l’écoute ?
C’est très important pour moi car je sais qu'elle me dit la vérité. Elle est là dans les bons comme dans les mauvais moments.
Dans quels domaines pensez-vous avoir progressé ?
Je suis plus régulier qu'avant. J’enchaîne les bons matchs. J'ai encore beaucoup à apprendre. Le jeu au pied ? Cela dépend de la philosophie de jeu. On n’est pas une équipe qui va ressortir de derrière, mais je travaille beaucoup ça. Les sorties aériennes ? Je me sens beaucoup mieux. Le coach veut que je sorte beaucoup et que je soulage ma défense.
Pensez-vous aussi que vous êtes plus régulier dans le travail ? On a parfois entendu dire que compte tenu de votre talent précoce, vous vous reposiez sur vos lauriers…
Ce n’est pas totalement vrai car j’ai toujours travaillé, mais peut-être qu'à des moments j'aurais pu faire plus. Là, maintenant, avec le coach et Willy Grondin [entraîneur des gardiens], on a mis en place des choses en place qui me font travailler bien et fort. Mais, oui, peut-être qu’à certains moments, j’aurais pu faire plus…
Capitaine du FCN à 22 ans, ça change quoi ?
C'est une preuve de confiance de la part du coach et on se sent mieux et en confiance. Cela n'a néanmoins pas changé grand-chose car un gardien de but de toute façon communique beaucoup. Cela me fait m'affirmer plus forcément. Quand on traverse des passes un peu compliquées, c'est à moi de montrer l'exemple. C’est aussi un honneur de porter le brassard, surtout dans un club comme ça.
Il y a aussi plus de sollicitations médiatiques ?
Je suis plus sollicité par rapport aux médias. Cela ne me dérange pas forcément, même si de moi-même, je ne vais pas me pointer devant les journalistes... Au début, il a fallu que je me fasse violence. Cela n’a pas été évident au début car je suis quelqu’un d’assez réservé.
Vous avez parlé de "faute professionnelle" après le match nul (2-2) contre Strasbourg il y a quinze jours. Vous avez tenu des mots forts…
C’est ce qu’on s’était dit dans le vestiaire. Pour moi, le discours dans le vestiaire et devant les journalistes, c’est le même. Quand on fait des erreurs, il faut le dire et ne pas se cacher.
En quoi la saison dernière qui fut éprouvante vous a servi ?
Cela a tissé des liens. Vivre des choses aussi fortes, ça forge un groupe. Cela ne peut que nous être bénéfiques pour la suite car on sait ce qu'il ne faut pas faire... Si on veut vivre autre chose et des moments plus tranquilles cette saison, il faut avoir cette mentalité de gagnant.
Cela doit être plus agréable de venir à l’entraînement le matin sans cette pression extrême du maintien que vous avez connue pendant de longues semaines la saison dernière ?
C’est sûr qu’on vit mieux quand tu n'es pas 19e. Tu respires un peu plus. Il faut garder cette petite pression – peu importe le classement – pour nous tenir en éveil.
Avez-vous été surpris de voir le FCN investir autant sur vus en fin de saison (le président Kita a déboursé 7 millions d’euros pour acheter Lafont) ?
Non pas surpris parce que je suis jeune, j’arrive à être performant et j'ai un potentiel. Je trouvais même ça logique. Cela montre la confiance du club. Je n’étais pas surpris mais content.
La page italienne (il a évolué à la Fiorentina en 2018-2019) est oubliée ?
L'Italie ? J'ai tourné la page. Ce n’était pas une mauvaise expérience, mais c’était une période où je me sentais moins bien, même si j'ai joué... Je ne me sentais pas à ma place.
Vous étiez trop jeune peut-être ?
Non, car malgré mon âge, je suis quelqu’un de mature donc ce n’est pas une question d'âge. Ce n’était tout simplement pas le bon moment je pense dans ma carrière et peut-être pas le bon club. J'ai pourtant joué là-bas, mais d’un point de vue mental, dans le bien de soi-même, c’était compliqué...
Cela vous agacé quand on dit de vous que vous êtes à 22 ans déjà un vieux routier de la Ligue 1 ?
Non, ça ne m'agace pas du tout, au contraire, ça veut dire que je suis là, que je joue, c'est plutôt valorisant.
Qu’allez-vous retenir de vos années avec l’équipe de France espoirs ?
Déjà, c'était une fierté de représenter le maillot bleu en espoirs et jouer avec de très bons joueurs aussi. Je ne veux pas en citer un et d’en oublier. On avait une très belle génération. Malgré la fin, c’était un bon souvenir et ça m’a fait beaucoup progresser.
Votre absence à l’Euro espoirs l'été dernier (en raison des barrages pour le maintien avec Nantes) et aux Jeux Olympiques gâche-t-elle votre aventure avec les Bleuets ?
Forcément, sur le coup, j’étais dégoûté [de ne pas faire l'Euro] car on vit pour ce genre de compétitions. On est tristes et déçus. Mais, c'est comme ça. Cela fait partie d’une carrière. Il faut l'accepter et passer à autre chose. Mais, attention, j’étais aussi très content de participer aux barrages et maintenir le club en Ligue 1.