Nenê, une star est née

Considéré comme l’un des meilleurs joueurs du championnat, le Brésilien a changé de dimension en signant au PSG. Il sera une nouvelle fois le catalyseur de son équipe ce samedi, pour la venue de Caen au Parc des Princes (19h), à l’occasion de la 14e journée.

Les trois heures d’attente devant le Virgin Megastore des Champs-Elysées ne les ont pas découragés. Ils étaient une centaine, peut-être un peu plus même à faire le pied de grue devant la célèbre enseigne culturelle. Mercredi dernier paraissait le livre fêtant les quarante ans d’existence du PSG. Mais la seule chose qui intéressait vraiment les supporters présents ce jour-là, c’était d’approcher un certain Nenê. « 99 % des gens sont venus pour lui, concède son coéquipier Christophe Jallet. Mais bon, c’est normal. La star de l’équipe, c’est lui. » Au même titre « qu’Hoarau, Erding ou Sessegnon », selon le latéral droit du PSG. Beaucoup plus en vérité.

Quatre mois à peine après son arrivé dans la capitale, l’ancien Monégasque est la star de la formation parisienne. Premier match au Parc contre Saint-Etienne ? Premier but. Six autres suivront en Ligue 1. Trois en cinq sorties de Ligue Europa. Et pour couronner le tout, deux passes décisives en compétition domestique. Les 5 M€ de son transfert ? Déjà rentabilisés. « On cherchait un joueur capable d’évoluer sur le côté gauche, rappelle l’entraîneur parisien Antoine Kombouaré. C’est un joueur important pour l’équipe. Il est là pour nous faire gagner des matches et il remplit son rôle. »

Corner, coup franc, Nenê s’occupe de tout. Il fait gagner son équipe. Et lui évite parfois de sombrer, comme à Lorient le week-end dernier (1-1). Le public parisien est conquis. Forcément, les éloges pleuvent. « C’est l’héritier des Rai, Valdo, Léonardo, juge Jimmy, un supporter. Il réalise des gestes qui sortent de l’ordinaire. Il ne faut pas se le cacher, aujourd’hui, c’est le meilleur joueur de Ligue 1. C’est un deuxième Ronaldinho. En plus, il est toujours souriant. »

La religion l’a remis dans le droit chemin

Même lorsque la critique lui reproche un jeu tourné vers la provocation, l’expression du natif de Sao Paulo ne change pas. Ce bonhomme de 29 ans sait d’où il vient. Plus jeune, les tentations de l’adolescence ont bien failli nuire à sa carrière. « A cette époque, je prenais le mauvais chemin, confiait-il récemment au Parisien. Je buvais, je fumais, je sortais toute la nuit. » La religion l’a remis dans le droit chemin. « Grâce à Dieu, j'ai changé. Deux semaines après, j'ai été pris dans l'équipe A (au Paulista FC au Brésil, ndlr) et j'ai marqué deux buts. »

Face à Caen, l’ancien Monégasque sera une nouvelle fois au centre de l’attention. « Toute cette affection, toute cette attente autour de moi, ça fait plaisir. Voir mon travail autant apprécié me rend plus fort. » Suffisamment pour réaliser son rêve et porter le maillot de la Seleçao ? « L’équipe du Brésil, c’est le sommet. Je peux y arriver. Le sélectionneur m’a fait dire que si je continuais comme ça, j’aurai ma chance. Je crois que ce jour-là je vais pleurer. » De joie.

Alix Dulac avec Jérôme Sillon