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Nicollin : « Je suis écœuré ! »

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Malgré la victoire de son équipe à Brest (2-1) et un léger regain de forme, le président de Montpellier ne digère toujours pas le début de saison calamiteux de son équipe, pourtant championne de France en titre. Interview.

Louis Nicollin, votre équipe semble en regain de forme après un début de saison catastrophique…

Ça va mieux oui, mais je suis toujours fort mécontent du début de saison. Avec un peu plus de hargne, de niaque et peut-être de préparation, on n’en serait pas là, mais dans les trois ou quatre premiers du championnat. Des gens sont passés à côté. On règlera les problèmes en fin de saison. Le PSG est au-dessus, mais je pense qu’on est aussi bon que Lyon, Bordeaux et Marseille. Il n’y a aucun problème là-dessus.

Cette saison, vous n’êtes pas allé voir une seule fois vos joueurs dans les vestiaires après un match…

Je n’en ai même pas envie ! Je les ai réunis une ou deux fois. Je leur ai dit ce que je pensais mais sans crier. Ce n’est pas bon signe. J’aurais dû le faire. Je suis écœuré ! Je ne suis pas content. Je ne suis pas du tout lassé. On est champion et personne ne nous enlèvera notre titre. Mais une équipe championne qui perd un joueur, Olivier Giroud, qui est remplacé par quatre joueurs importants pour lesquels on a dépensé de l’argent, pour être à un moment donné relégable, c’est un scandale. Vous ne me l’enlèverez pas de la tête.

Que retenez-vous de l’expérience en Ligue des champions ?

Elle me laisse des regrets parce qu’on a marqué deux points. Nous sommes les plus faibles de tous les clubs français. Ça m’emmerde. Avec tous les efforts que l’on a fournis et les joueurs que l’on a recrutés, ce n’est pas bien.

Cette compétition vous a-t-elle donné des envies ?

En voyant tous ces stades, peut-être qu’on va ambitionner de construire le nôtre à Montpellier un jour. J’ai toujours pensé que la Paillade était notre quartier. Mais quand tu vois les stades de Schalke, d’Arsenal et même chez les Grecs qui sont « à la rue » complet, ça fait rêver !

Le contrat de René Girard, votre entraineur, expire en fin de saison…

Il est dans les six qui ont fait la Paillade ! Il le restera même s’il n’est plus à Montpellier demain. Son avenir ? On va voir. La saison n’est pas finie. Il sera resté quatre ans. Il y a aura une réflexion. Et je suis fort mécontent de ce début de saison.

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Nicollin, les JO, la chaise roulante et les crêpes…|||

Fan des sports olympiques et en particulier d’escrime, le président du club héraultais était à Londres, cet été, pour l’événement sportif de l’année 2012 : « J’ai vu pratiquement tous les sports mais je me suis barré au bout de quatre jours parce que j’en avais plein mon c… Il fallait marcher, remarcher et encore marcher. Heureusement que Jean-Claude Lemoult, un ancien joueur de Montpellier, a trouvé un fauteuil pour paraplégiques sur lequel j’ai pu m’asseoir et qu’il a poussé. » En marge de ce fauteuil roulant qui se trouve depuis dans son musée, Louis Nicollin a donc assisté à la débâcle de l’escrime français : « Je les ai vus d’une nullité à faire peur, soupire-t-il. Ils m’avaient régalé à Séoul, à Barcelone, mais là, je n’ai vu que des crêpes ! »

Propos recueillis par Julien Landry