Obraniak : « Faire grève ? Oui, s’il le faut... »

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L'OL sort d'une défaite 5-1 à Montpellier avant la trêve internationale et se retrouve quatorzième au classement. N'est-ce pas le meilleur moment pour rencontrer les Lyonnais ?
Si on part dans cet état d’esprit-là, on a toutes les chances de se faire piéger. On a travaillé cette semaine en s’apprêtant à rencontrer un Lyon plus affamé qu’affaibli. Ce serait une erreur de notre part de penser qu’ils sont touchés psychologiquement. On s’attend à subir les foudres de cette équipe, notamment dans les premières minutes où ils vont avoir à cœur de montrer certaines choses devant leur public. Ils vont au moins vouloir afficher de la révolte. On s’est préparé à ça et on sait à quoi s’attendre. A nous de gérer le match intelligemment et d’essayer de leur faire mal avec nos qualités.
Il y a trois ans et demi, Bordeaux et Lyon s'affrontaient en quart de finale de la Ligue des champions. Aujourd'hui, c'est un match entre le 14e et le 15e de L1. Les deux clubs peuvent-ils retrouver tout leur lustre à l'avenir ?
Je crois que c’est une période un peu intermédiaire pour ces clubs-là. Il y a des nouveaux stades qui sont en construction et qui arrivent. La conjoncture actuelle fait qu’on a dû intégrer beaucoup de jeunes d’un coup parce qu’on n’a plus forcément les moyens financiers de prendre des gros joueurs et de payer leur salaire. Ce n’est pas si simple que ça d’intégrer des nouveaux joueurs, de revoir les ambitions à la baisse et d’avoir un peu le couteau sous la gorge en permanence. Ça prendra du temps, deux, trois, quatre ans. Peut-être qu’avec les entrées dans le nouveau stade et des comptes remis à l’équilibre, ces deux clubs auront un avenir un peu plus radieux.
La taxe à 75% vient d'être adoptée par l'Assemblée nationale en première lecture. Les patrons de clubs menacent d'une grève pour la 11e journée de L1 disputée le week-end prochain. En tant que joueur, seriez-vous prêt à suivre cette idée de grève ?
Oui, s’il le faut. Il y a certaines limites et on n’est pas loin de les avoir franchies. On l’a peut-être même déjà fait… Même s’il y a beaucoup d’argent dans notre métier, il y a des choses qui sont un peu ‘‘abusées’’. Je me lève tous les matins et même si cela reste une passion, c’est un métier qui me demande une hygiène de vie au quotidien que peu de personnes peuvent faire. S’il y a si peu d’élus, c’est qu’il y a bien une raison. Donc s’il faut suivre certaines personnes, je suis prêt à le faire. C’est en train de plomber le football français. Je ne pense pas qu’à ma situation personnelle mais surtout à l’impact que cette mesure peut avoir sur le championnat de France.
Ne pensez-vous pas qu'une grève des clubs de L1 pourrait contribuer à renforcer l'image négative souvent véhiculée par le football français ces derniers temps, notamment en rappelant Knysna ?
Il faut arrêter de prendre en compte tout ce qui s’est passé. L’histoire du bus, ce n’est pas du tout pareil. Là, on parle de la survie du football français. On en est les principaux acteurs donc on doit aussi se faire entendre. Je pense qu’il y a moyen de trouver un terrain d’entente sans rentrer dans quelque chose de si extrême.
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