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Obraniak : « Un départ ? Pourquoi pas »

Le Lillois ne veut plus se contenter de quelques minutes de jeu.

Le Lillois ne veut plus se contenter de quelques minutes de jeu. - -

Alors que Lille reçoit Saint-Etienne jeudi, Ludovic Obraniak exprime son malaise. L’international polonais ne veut pas se contenter du maigre temps de jeu que lui laisse son entraîneur.

Ludovic Obraniak, vous attendiez-vous à affronter une défense si friable contre Lyon ?
Franchement non. Ils ont été fébriles sur le plan défensif. Est-ce que c’est nous qui avons été inspirés ? Il y a un peu des deux sans doute. Toujours est-il que quand on joue contre Lyon, on ne s’attend pas à avoir autant d’occasions. Mais il faut souligner qu’on prend beaucoup de buts. Six en deux matchs. On a rapidement été menés au score. C’est un point à travailler absolument, parce qu’on ne marquera pas trois ou quatre buts. Il faudra reprendre quelques bases sur la solidarité défensive. Et je parle pour toute l’équipe.

Comment l’expliquer ?
J’ai du mal à l’expliquer. On est parfois capable du meilleur. On l’a vu contre Bordeaux, Valenciennes, contre Lyon. On est aussi capable du pire. On l’a vu à Montpellier, à Auxerre où on passe complètement à côté de notre sujet. C’est dommage d’être cyclique parce qu’on est une équipe qui peut gagner en régularité. Il faut commencer à Saint-Etienne. Déjà, il faut reposer les pieds sur terre parce que quand on sort d’un ‘‘trip’’, c’est difficile de revenir sur terre. De toute façon, ça sera un match différent. On a plus de problèmes dans ce genre de rencontre, où on manque peut-être de contrôle et de patience. On le voit à Montpellier où on pense avoir le contrôle du match et où, au final, on se fait planter 2-0. Et il n’y a rien n’à dire. C’est bien de manger du caviar, mais de temps en temps, il faut se remettre au pâté.

Pensiez-vous débuter contre Lyon ?
Non. Pas vu le temps de jeu que j’ai depuis le début de saison. Ça été une heureuse surprise. Mais j’essaye d’être là contre on a besoin de moi. Je pense avoir répondu présent. En tout cas, je suis content de mes dernières prestations.

On a l’impression que cela vous pèse…
Forcément. Je ne vais pas être content. Je suis quelqu’un d’assez expressif. J’ai du mal à cacher que ça me pèse. Autant la saison dernière, tout se passait pour le mieux. J’ai l’impression que quelque chose s’est inversé quand j’ai pris un carton rouge à Toulouse (ndlr, le 23 août, 3e journée). J’ai eu quelques passages difficiles. En tout cas, je me sens bien dans mes baskets. Je sais que je peux apporter à l’équipe, maintenant, c’est au coach de faire ses choix. Je ne fais pas partie de ses choix et je fais avec. Même si je ne suis pas très heureux.

« J’ai le sentiment d’être plus qu’un bouche-trou… »

Il y a encore quelques matchs, vous n’étiez pas dans les premiers choix…
Je sors en premier, souvent je rentre en dernier. Je ne peux pas me plaindre, parce que j’ai joué les deux derniers matchs de championnat, mais les deux mois qui ont précédé, je n’étais pas le premier choix. Ni dans les titulaires, ni dans les remplaçants. J’y vois un certain signe. Il faut savoir tirer les leçons. En tout cas, je me sens épanoui, même si je ne peux pas être content de cette situation.

Envisager-vous de quitter le club ?
Je ne vous cache pas que ce sont des idées qui me passent par la tête. Mais il faut relativiser. J’ai fait un gros travail sur moi-même. Il faut toujours retirer du positif dans le négatif. Même si c’est une situation qui n’est pas glorifiant. Un départ ? Pourquoi pas. Je suis à un âge (ndlr : 25 ans) où j’ai besoin de jouer et m’épanouir.

Vous pourriez néanmoins avoir du temps de jeu avec la CAN…
J’ai le sentiment d’être plus qu’un bouche-trou des joueurs qui partiront à la CAN. Si c’est pour se retrouver dans la même situation à mon retour, ça ne m’intéresse pas vraiment.

La rédaction - Jean Bommel