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OL : comment Garde a repris la main

Rémi Garde

Rémi Garde - -

Dans le dur fin octobre, Rémi Garde a su redresser l’Olympique Lyonnais, en déplacement ce dimanche à Reims (14h), pour en faire de nouveau un véritable outsider, aussi bien en championnat (9e de Ligue 1) qu’en coupes. Le tout avec fermeté.

Il a su recadrer les « frustrés » du vestiaire

82 minutes et une seule titularisation cette saison en Ligue 1 pour le premier. 10 matches seulement pour le deuxième (2 titularisations, 2 buts). Et pour le troisième, un statut de numéro 2 très compliqué à vivre. Gaël Danic, Yassine Benzia et Rémy Vercoutre sont les joueurs « chafouins » du vestiaire lyonnais, frustrés par leur manque de temps de jeu et de plus en plus enclins à exprimer leurs états d’âme. « Je peux les comprendre, avance Garde. Ce que je ne peux pas admettre, c’est qu’ils détériorent le fonctionnement du groupe par des comportements individuels. » Alors pour calmer tout ce petit monde, Rémi Garde a enchainé les entretiens individuels. Et clos ses dossiers. « Rémy (Vercoutre), à un moment donné, a mis un peu trop le groupe en danger par son comportement. J’en ai longuement parlé avec lui depuis, les choses vont rentrer dans l’ordre, a-t-il assuré. Yassine (Benzia) ? Je compte sur lui. J’aimerais simplement qu’il comprenne que la concurrence existe partout et qu’aujourd’hui, il rentre dans ce schéma-là.»

Il a su convaincre Aulas de ne pas vendre Gonalons

De l’extérieur, le bonhomme semble un peu trop lisse. Discret. Gentil. « Parfois trop », ce que lui avait publiquement reproché d’ailleurs son président Jean-Michel Aulas en septembre dernier dans les colonnes du Progrès. Sauf que l’ancien Gunner sait élever le ton quand il le faut. Ce qui fut le cas cet hiver quand il a eu gain de cause sur le dossier Maxime Gonalons. Courtisé par Naples, qui avait offert 17 millions d’euros (15 +2 de bonus) pour ses services, le capitaine rhodanien est finalement resté à bord. Et Garde n’est pas étranger à ce revirement. « Je me suis longuement concerté avec Rémi Garde, avoue Aulas. Il m’a dit qu’il fallait absolument garder Max car il est le symbole de notre politique. On a pris la décision de convaincre Max que son avenir était plutôt à Lyon, au moins jusqu’à la fin de saison. »

Il a su associer Gourcuff et Grenier

Conserver Grenier durant l’été 2012 en mettant sa démission en balance, alors que ce dernier était tout proche d’être transféré à Nice. Relancer une énième fois Yoann Gourcuff dans un rôle de meneur de jeu. Titulariser, enfin, l’ancien Bordelais et la pépite du centre de formation rhodanien, ce dernier dans un rôle un plus peu relayeur. Trois idées fortes de Garde, trois réussites qui contribuent aujourd’hui au rayonnement du jeu lyonnais. Le milieu 3G (Gonalons, Gourcuff, Grenier) de l’OL fonctionne à plein régime et Garde savoure avec bonheur la complicité de ses milieux de terrain offensifs, qui dépasse le rectangle vert. « Je pense qu’il est plus facile de faire des efforts et de gagner des matchs quand on s’entend bien, explique-t-il. C’est comme ça que je sentais le football. Cela aide à trouver une complémentarité sur le terrain alors qu’au départ, ils ont peut-être les mêmes qualités. Clément a compris que ça lui permettait d’évoluer à son meilleur niveau aussi. Il n’y a pas de limitation dans son jeu. » Ni dans celui de Gourcuff. Et c’est tout l’OL qui en profite.

Il a su faire mûrir son groupe

Depuis le 26 octobre dernier et sa défaite à Monaco (2-1), Lyon n’a perdu qu’un seul match. C’était à Paris (4-0), le 1er décembre. Le seul couac d’un bilan plutôt très bon : 4 victoires, 4 nuls en Ligue 1, 1 nul et 2 victoires en Ligue Europa, 3 victoires en Coupes. Soit 9 victoires, 5 nuls et 1 défaite sur les 15 derniers matches disputés par l’OL. Et revoilà l’OL, 14e fin octobre, 9e de Ligue 1 mi-janvier et encore en lice, avec le PSG, dans quatre compétitions. Ce redressement, Garde l’attribue en grande partie à une prise de conscience générale de son groupe. « Il vaut mieux savoir bien jouer au football pour gagner des matchs, mais parfois ça ne suffit pas, rappelle le technicien lyonnais. Il faut parfois savoir, dans un temps fort de l’adversaire, peut-être ne pas penser à bien jouer mais d’abord à passer l’orage et à se serrer les coudes. On est en train de corriger, de prendre conscience que, si on a envie de bien jouer, de marquer des buts, on est aussi la 18e défense à l’extérieur. C’est donc qu’il y a quelque chose qui cloche. » De quoi faire poindre, à nouveau, beaucoup d’ambition. « Si on n’a pas de problèmes d’ordre physique, de blessés, si on reste très concentrés, ce qui est notre force pour l’instant, on peut faire une bonne deuxième partie de saison. Je le pense depuis quelques temps. »

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A.D avec E.J à Lyon