OL: Ligue 1, Ligue Europa... les chiffres du bon bilan qui aurait pu sauver Pierre Sage

"J'ai été assez fou pour le nommer, je serai assez fou pour le virer." John Textor n’avait pas menti en novembre dernier, dans un entretien accordé à L’Equipe Magazine. Le président propriétaire de l’OL s’est débarrassé sans complexe de Pierre Sage, qu’il avait eu le 'culot' de nommer après le départ de Fabio Grosso, en novembre 2023, alors que le club occupait la dernière place du classement en Ligue 1.
Malgré un bilan plutôt flatteur depuis sa nomination - d’abord comme intérimaire puis comme entraîneur principal -, Sage a payé un terrible mois de janvier, le pire mois qu’il ait connu à Lyon, quatorze mois après son arrivée sur le banc (ndlr, il avait été prolongé l'été dernier, jusqu'au 30 juin 2026). "Pierre Sage restera tant qu’il gagnera. C’est le sport", prévenait Textor sur RMC, dans l’émission Rothen s’enflamme, dès le 13 janvier.
Le patron du club ne s’est pas embarrassé de nuances à l’heure de trancher à l’aube d’une semaine très importante pour l'OL, qui jouera sa qualification directe pour les huitièmes ce jeudi, en Ligue Europa lors de la réception du Ludogorets Razgrad (21h), avant de se rendre sur la pelouse de l’OM, qui le devance de sept points en Ligue 1 dimanche (20h45), en clôture de la 20e journée.
Sur le podium des entraîneurs les plus victorieux
Certes, l’OL reste sur une série de cinq matchs sans succès, toutes compétitions confondues, dont une piteuse élimination en Coupe de France, qualifiée de "honteuse" par Pierre Sage lui-même, face à Bourgoin-Jallieu (N3), mais la situation du club est loin d’être alarmante. En championnat, après 19 journées, l’OL occupe la 6e place du classement, à 4 points du podium, et seulement 3 unités du barrage de la Ligue des champions.
Après une entame de championnat difficile, le club avait très bien terminé l’année 2024 sur le plan comptable, à l’exception d’une défaite sur la pelouse du PSG (1-3), immédiatement effacée par une qualification en Coupe de France. Juste avant de subir ce coup d’arrêt au Parc, l’OL surfait d'ailleurs sur une série de 9 matchs sans défaite (5 victoires 4 nuls) et venait tout juste de réaliser un gros coup en dominant l’Eintracht Francfort, alors 2e de Bundesliga, s’assurant par la même occasion une place de barragiste, en Ligue Europa. Pierre Sage était loin d’imaginer qu’il serait débarqué un mois plus tard.
Un contexte difficile à dompter
Artisan majeur d’une saison historique, qui a vu l’OL s’engouffrer dans les tréfonds du classement avant de décrocher une sixième place inespérée, Pierre Sage a évité à l’OL l’humiliation d’une descente en Ligue 2 en 2024, qualifiant le club pour la Ligue Europa, et encore cette saison aux portes d'une qualification pour les 8es de finale de la compétition. Une remontée folle assortie d'une qualification en finale de la Coupe de France perdue face au PSG (2-1).
De tous les entraîneurs qui se sont succédés sur le banc de l’OL, Pierre Sage présente le troisième meilleur ratio de victoires de l’histoire du club, avec 57% de succès toutes compétitions confondues, derrière le regretté Gérard Houllier (63.9%) et Alain Perrin (63.6% en 2007-2008), d’après le statisticien Opta.
Dans un club où l’instabilité du banc est devenu une réalité (cinq des six derniers entraîneurs ont été limogés en cours de saison depuis octobre 2019), Pierre Sage a également pâti du contexte d’incertitude entourant les différentes fenêtres de mercato et la situation financière du club.
Le mois de janvier fatal à Pierre Sage correspond d’ailleurs à une fenêtre de mercato difficile pour l’OL, interdit de recrutement. Or, selon le compte Twitter Data OL, le pourcentage de victoires de Pierre Sage s’élevait à 67% hors période de transfert, chutant à 31% une fois la fenêtre du marché ouverte. Des périodes clés que son successeur devra mieux gérer pour durer.